Mali : La CMA a finalement rejoint la Conférence d’entente nationale

Les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) au Mali ont rejoint, mardi 28 mars, les participants aux travaux de la Conférence d’entente nationale qui a démarré la veille à Bamako, la capitale.

La CMA, ex-rébellion à dominante touareg du Nord, ne voulait pas au départ prendre part à la conférence qu’elle estimait limitée dans le temps et dans ses objectifs. Pour honorer la rencontre de sa présence, il a fallu que des assurances lui soient données sur la poursuite des discussions après les présents travaux qui prendront fin le 2 avril prochain.

«Il ne faut pas bâcler la conférence. Il faut prendre le temps nécessaire», a fait comprendre Mohamed Elmaouloud Ramadane, un porte-parole de l’ex-rébellion qui a confirmé que d’autres cadres de dialogue prendront le relai de la Conférence d’entente nationale.

Ce qui revient-à-dire que cette Conférence, disposition de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé en 2015 entre les groupes armés du Nord et le gouvernement, n’approuvera plus une Charte définitive pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale, comme cela était prévu auparavant.

Les travaux de la réunion en cours ne constitueront ainsi que des éléments de la Charte qui, elle-même, sera élaborée prochainement et devrait sortir le pays de la crise. Une sortie en laquelle certains citoyens ne croient d’ailleurs pas, doutant de la sincérité de certains acteurs qui prennent part aux travaux et qui ne seraient pas animés, selon eux, par des motivations d’intérêt général.

Si les préoccupations des ex-rebelles de la CMA ont été apaisées, cela n’a pas été le cas pour l’opposition qui exigeait, entre autres, que la Conférence débatte également de la «gouvernance actuelle» du Mali. Les opposants ont donc décidé de briller par leur absence. Pour certains observateurs, cette absence fait perdre à la rencontre une partie de sa valeur.

Lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré que «cette Conférence d’entente nationale est un train qui démarre. Et ceux qui ne l’auront pas pris dans cette gare peuvent toujours le rattraper à une autre gare. L’essentiel est qu’à l’arrivée, toute la famille soit réunie». Reste à savoir si ce vœu sera concrétisé.