Burkina Faso: Des militaires de l’ex- RSP écopent de 10 à 17 ans de prison

Le tribunal militaire de Ouagadougou, au Burkina Faso, a condamné, ce jeudi 6 avril, à des peines allant de 10 à 17 ans, des militaires de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP), dans le procès de l’attaque d’un dépôt d’armes de l’armée en janvier 2016.

Le sergent-chef Ali Sanou, considéré comme le cerveau de l’attaque, a été condamné à 17 ans de prison ferme pour «complot militaire», ainsi que le sergent Ollo Stanislas Silvere.

Treize autres soldats de l’ex-RSP ont été condamnés à 10 ans derrière les barreaux. Ils sont reconnus coupables de complot militaire, vol aggravé, désertion à l’étranger en temps de paix, et de détention illégale d’armes et de munitions.

Pour le fait de désertion à l’étranger en temps de paix, trois sous-officiers ont, pour leur part, été condamnés à trois mois de prison ferme. Ayant fui en Côte d’Ivoire, ils avaient été remis aux autorités militaires burkinabè dans le cadre de la coopération policière entre les deux pays.

Deux accusés ont été relaxés, dont le seul civil, Sabkou Yago, qui était poursuivi pour recel de malfaiteurs.

De plus, le tribunal a prononcé la confiscation du scellé constitué de matériels militaires au bénéfice des Forces armées nationales burkinabè et la confiscation du véhicule d’Ali Sanou au profit du Trésor public. Ce véhicule avait servi au transport des armes volées et à la fuite des assaillants.

Du côté de la défense, la décision du tribunal a été mal accueillie. Surpris du verdict, l’avocat du sergent-chef Sanou, Me Fako Bruno Ouattara qui a estimé que le tribunal a cherché à satisfaire «son opinion publique», a promis de se pourvoir en cassation.

Le RSP, unité d’élite de l’armée burkinabè, était la garde prétorienne du président Blaise Compaoré, chassé par la rue fin octobre 2014 après 27 ans de règne. Il a été dissous suite à sa tentative de coup d’Etat le 17 septembre 2015, sous la direction du général Gilbert Diendéré.