L’UA nomme un facilitateur pour le Dialogue national au Gabon

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki, a désigné un facilitateur pour le dialogue national gabonais, en la personne de Mohamed El Hacen Ould Lebatt.

Ce dialogue a été convoqué par le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo, pour réconcilier les Gabonais après la crise postélectorale qui a été émaillée de multiples violences. Rappelons que sa réélection, à l’issue du scrutin présidentiel du 27 août 2016, a été et est encore contestée par l’opposition menée par Jean Ping.

Il est déjà clair que le facilitateur de l’UA n’aura en face de lui qu’une partie de l’opposition, en plus des représentants du pouvoir. Jean Ping, le candidat malheureux de la présidentielle, a refusé jusqu’ici de se mettre autour d’une même table avec le pouvoir qui lui aurait volé sa victoire. Pour les partisans du leader de l’opposition, cette démarche du dialogue national n’est qu’un moyen que Bongo veut utiliser pour légitimer son pouvoir.

Mohamed El Hacen Ould Lebatt s’est déjà entretenu, au Gabon, avec le bureau de coordination du dialogue, sur le rôle et la mission qui lui seront dévolus.

Après les préliminaires qui ont accouché d’un rapport général des propositions, quelques 188 représentants politiques participeront du 18 avril au 10 mai à ce dialogue «national inclusif et sans tabou». Le gouvernement a promis que les conclusions du dialogue seront transformées au plus vite en texte de loi.

Selon la presse locale, un budget d’environ 13 milliards de francs CFA (près de 19,8 millions d’euros) a été alloué à ce dialogue. Mais le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze a qualifié ce montant de «farfelu » et a indiqué que «le coût du dialogue sera toujours moins onéreux que le coût d’une guerre ou d’une crise larvée.»

Le bureau du dialogue politique a exhorté les autorités, dans un communiqué, de refuser toute autorisation, pour une frange de la population, d’«organiser des manifestations susceptibles d’occasionner des actes pouvant conduire à troubler l’ordre public et donc la sérénité nécessaire au bon déroulement des travaux du dialogue politique durant le temps des débats.»