La CEDEAO retire ses troupes de la Guinée Bissau

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devrait entamer ce  vendredi le retrait de sa force basée en Guinée Bissau, qui était programmée pour la période allant du 28 avril au 30 juin 2017.

Les troupes de l’Ecomib avait été déployés dans le pays en mai 2012 après le coup d’Etat militaire du 12 avril 2012. L’objectif de ce déploiement était d’aider à sécuriser le processus de transition politique marquée par l’élection du président José Maro Vaz.

Mais cela fait pratiquement deux ans que la Guinée Bissau baigne dans une crise politique. Et les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, visiblement excédés par les atermoiements de la classe politique, voudrait donner un signal fort en décidant du retrait de leurs troupes. Les quelques médiations engagées par l’organisation sous-régionale n’ont pas apporté les résultats escomptés.

Un accord de Conakry signé en octobre dernier prévoyait la nomination d’un Premier ministre de consensus, c’est-à-dire qui soit accepté par tous et notamment le PAIGC, le parti du président, majoritaire à l’Assemblée. Cependant, le chef de l’Etat a nommé en novembre dernier au poste du chef de gouvernement Umaro Cissoko Embalo, rejeté par le PAIGC estimant qu’il n’a pas été consulté pour cette nomination.

Manifestement exaspéré par la situation, Marcel Alain de Souza, président de la commission de la CEDEAO, a déclaré que «quand nous sommes à un an des élections législatives, quelle élection pouvons-nous organiser dans la transparence, dans la paix, si nous n’arrivons pas à régler le problème de la Constitution et ensuite, le problème de la réforme de la défense ? ».

 Quelques observateurs pensent que le retrait de la force ouest-africaine, forte de 550 hommes, pourrait donner le champ libre à l’armée du pays, habitué aux coups d’Etat, pour tenter de récupérer le pouvoir. D’ailleurs, cette semaine, le président Vaz a dénoncé un coup d’Etat en préparation, avec l’implication de l’armée.