Les syndicats ivoiriens déçus par la trêve sociale que propose le président Ouattara

Le président de la plateforme nationale des syndicats des organisations professionnelles du secteur public en Côte d’Ivoire, Théodore Gnagna Zadi a regretté que le président de la République, Alassane Ouattara s’est contenté d’annoncer une trêve sociale sans mentionner un quelconque chronogramme de payement des arriérés des salaires, dans son discours du 1er mai.

«Nous sommes satisfaits concernant la question des retraites et de la levée des sanctions qui avaient affecté nos camarades grévistes, mais nous pensions que le Président allait faire un geste sur les arriérés, ou au moins annoncer un chronogramme de paiement», a fait part Zadi après le discours du chef de l’Etat.

Alassane Ouattara a plutôt appelé, dans son discours de célébration de la fête du travail, très attendu par les centrales syndicales, à la trêve sociale d’ici fin juillet. «J’approuve totalement l’appel du gouvernement à une trêve sociale, qui devra être conclue d’ici la fin du mois de juillet. Elle doit nous permettre de travailler sereinement à la résolution des problèmes identifiés», a-t-il déclaré.

Le chef de l’Etat a également exhorté les syndicats à privilégier la voie du dialogue pour résoudre les problèmes en suspens, tel le projet de la retraite de fonctionnaires voté en 2012 contre lequel les fonctionnaires protestent. Notons que le gouvernement a déjà répondu à quelques-unes des revendications des syndicats.

Zadi a indiqué avoir pris «acte des propositions du Président», qui seront débattues ce  mercredi 3 mai lors d’une assemblée générale de la plateforme. Selon lui, les syndicats repartent en restant sur leur faim quant à leur réclamation centrale (les arriérés). «Nous n’avons pas eu les réponses que nous attendons», a-t-il fait part.

Les syndicats de la fonction publique qui avaient suspendu leur grève il y a pratiquement trois mois, réclament toujours le «paiement des stocks d’arriérés d’un montant global de 243 milliards de francs CFA (environ 371 millions d’euros) pour près de 130.000 travailleurs, soit près 80% de l’effectif de la fonction publique». La grève des fonctionnaires avait duré trois semaines, paralysant complètement l’administration publique et perturbant les activités économiques.