Les Etats-Unis bloquent une aide au Kenya pour cause de corruption

Les autorités américaines ont suspendu une aide de 21 millions de dollars qui était destinée au ministère de la Santé du Kenya, suite à des soupçons de corruption et de mauvaise gestion, affirme un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis à Nairobi, publié ce mardi.

«Nous avons pris cette mesure car nous sommes préoccupés par des informations sur la corruption et la faiblesse des procédures de contrôle au ministère», précise le texte.

La presse locale kenyane avait fait part, en octobre 2016, d’un scandale présumé de corruption, portant sur une somme de 50 millions de dollars. Des hauts responsables du gouvernement au ministère de la Santé étaient particulièrement pointés dans cette affaire. Les fonds détournés étaient destinés au programme de gratuité des soins dans les maternités.

La durée pendant laquelle le soutien américain restera bloqué est «indéterminée», elle dépendra des progrès qu’aura accomplis le pays par rapport aux reproches faits à son encontre. «Nous travaillons avec le ministère sur les moyens d’améliorer la comptabilité et les contrôles internes et espérons rétablir le financement lorsque des progrès appropriés seront réalisés», a affirmé l’ambassade.

Toutefois, la représentation diplomatique a rassuré que l’aide aux services de secours et aux services essentiels de santé ne sera pas affecté par cette suspension. «Nous continuerons à fournir des fonds pour les services de santé et les médicaments allant directement aux Kenyans», a-t-elle déclaré.

Les Etats Unis accordent annuellement au Kenya une enveloppe de 650 millions de dollars pour les services de santé. L’ambassade a aussi fait comprendre que la mesure des autorités de suspendre leur aide vise également à «protéger l’argent des contribuables américains».

Au Kenya, cette affaire fait déjà l’objet d’«enquêtes» menées par la Direction nationale des enquêtes criminelles, la Commission pour l’Ethique et la lutte anti-corruption et par le Bureau National d’Audit de l’Etat.