Bénin : Les travailleurs de l’ASECNA suspendent leur grève mais restent sur le qui-vive

Les travailleurs de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) ont finalement annulé la grève, prévue du 17 au 18 mai à l’aéroport international de Cotonou, suite à la saisine de la Commission d’interprétation et de conciliation (CIC) par le Directeur des Ressources humaines de l’ASECNA, précise un communiqué publié ce mercredi.

Toutefois, les deux syndicats des travailleurs à l’aéroport de Cotonou, Sytramac et Sutracim, mettent toujours en garde contre la concession des activités aéronautiques nationales du Benin, objet du bras de fer qui les oppose avec le gouvernement.

Les agents des services aéronautiques protestent précisément contre la rapidité avec laquelle le gouvernement veut mettre en concession l’aéroport international cardinal Bernatin Gantin de Cotonou, sans passer par un dialogue social.

Justifiant la décision du gouvernement au cours d’une conférence de presse, mardi, le ministre des Infrastructures et des Transports, Hervé Hehomey, a déclaré que la gestion de l’aéroport est catastrophique depuis quelques années et elle ne devrait plus être confiée à des «amateurs».

Pour lui, cette grève était inopportune et totalement illégale, et devait être reconnue comme telle, si elle avait eu lieu, par la direction générale de l’ASECNA.

La procédure d’appel d’offres de mise en concession de l’aéroport, pour la sélection d’un concessionnaire ayant des compétences avérées dans la gestion aéroportuaire, est déjà en marche.

Des soumissionnaires ont visité l’aéroport la semaine passée dans l’objectif de faire des propositions concrètes pour la rénovation de l’aéroport.

Les agents du transport aérien, en colère, restent sur leur garde. Dans leur communiqué, ils ont adressé un avertissement au ministre de tutelle «suite à ses manœuvres dictatoriales digne d’autre autre époque». Ils tiennent à «l’annulation pure et simple de la concession» et promettent de revenir à la charge, si leur revendication n’est pas satisfaite.