Global Witness dénonce une corruption «systématique» dans le secteur minier ougandais

Global Witness a dénoncé, dans un rapport publié lundi 5 juin, la corruption «systématique» et la mauvaise administration qui gangrènent le secteur des mines en Ouganda.

Dans son rapport intitulé «Comment la corruption, la mauvaise gestion et l’influence politique sapent les investissements dans le secteur minier ougandais et menacent les populations et l’environnement», l’ONG britannique passe en revue quelques cas non conformes d’attribution de licences d’exploitation minière, citant l’exemple d’un permis d’exploitation minière obtenu par une députée en plein cœur d’une réserve naturelle protégée.

Global Witness épingle particulièrement la Direction ougandaise des études géologiques et des mines (DGSM) qui est directement rattachée au ministère des mines et de l’énergie. C’est cet organisme qui est chargé de délivrer les permis d’exploitation minière.

Selon les informations recueillies par l’ONG au cours de son enquête, la DGSM n’accorde pas des licences «sans donner une contribution à certains de ses responsables», lesquels sont accusés d’être «fortement incités à privilégier les compagnies proches de l’élite politique».

Global Witness a dénoncé dans son rapport, le fait que la DGSM ait délivré des licences dans trois zones protégées du pays, notamment dans le parc de Bwindi qui abrite près de la moitié des gorilles des montagnes, une espèce menacée d’extinction.

Le rapport relève aussi l’existence des hommes d’influence dans le commerce des minerais, les dégâts humains et environnementaux avec la mise en danger des travailleurs dans certaines mines artisanales, l’exploitation de l’or venant probablement de régions en guerre comme l’est du Congo ou le Soudan du Sud. Le travail des enfants est aussi indexé dans le document.

Le rapport de l’ONG sera étudié par la Chambre ougandaise des mines et du pétrole. Pourtant, le président de cette Chambre, Elly Karuhanga affirme que les problèmes d’attribution de licences par les voies détournées relèvent du passé.

Des observations faites actuellement attirent plutôt l’attention sur la loi qui ne serait pas assez moderne. «Nous y travaillons avec le gouvernement», a-t-il assuré.