UA: Pour son premier sommet, le Maroc effectue un véritable travail de lobbying

Le Maroc met véritablement en marche son offensive diplomatique avec son coming-back au sein de l’Union africaine (UA). Le 29ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) qui se tient ces lundi et mardi à Addis-Abeba en Ethiopie, et auquel le Royaume chérifien participe pour la première fois, a été l’occasion de le démonter. 

Fortement représenté, le Royaume a obtenu, déjà la veille du Sommet, des amendements au rapport de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, dont certains passages étaient jugés attentatoires à sa souveraineté sur le Sahara.

La discussion de ce rapport, dont les deux passages sont jugés par le Maroc favorable aux thèses séparatistes du Polisario soutenu par l’Algérie, a été marquée par une vive passe d’armes entre les délégations marocaine et algérienne.

Suite à la médiation menée par le chef de la diplomatie du Nigeria, deux clauses du document ont été finalement amendés par le Conseil exécutif de l’UA, à la grande satisfaction de la délégation marocaine conduite par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.

Au cours du sommet, le Prince Moulay Rachid qui a donné lecture d’un discours adressé par le Roi Mohammed VI à ses pairs africains, a remis au président en exercice de l’UA, le chef de l’Etat Guinéen, Alpha Condé, un rapport sur la migration en Afrique commandé au Roi Mohammed VI lors du précédent sommet.

«J’ai l’intention de soumettre (à l’UA) une contribution axée sur la nécessité de développer une vision africaine commune sur la migration, ses enjeux et ses défis», a annoncé le Souverain dans son discours, appelant les pays du continent à «travailler conjointement à l’élaboration d’un agenda africain sur cette thématique» et à une « vision africaine commune».

Le destin de nos jeunes est-il au fond des eaux de la Méditerranée ? Leur mobilité doit-elle devenir une hémorragie ? Il nous appartient au contraire de la gérer pour en faire un atout», s’est interrogé le souverain marocain.

Le Maroc a également donné, par la voix de son souverain, ses points de vue sur plusieurs autres questions au menu des discussions dont la mise en œuvre de la réforme du fonctionnement de l’UA, le budget 2018 de l’Union et son autonomie financière. Il semble que le Royaume chérifien est bien résolu à s’impliquer entièrement dans la propulsion de l’UA dans une nouvelle dynamique de développement.

Selon certains observateurs, avec la politique de la chaise vide durant les trois décennies précédentes, des résolutions anti-marocaines passaient, sans opposition, dans les instances de l’institution panafricaine, mais le retour triomphal en janvier dernier du Maroc au sein de l’UA, porte déjà des fruits, en battant en brèche les manœuvres de ses adversaires.