L’opposition en RDC contre l’état d’urgence sollicité par la jeunesse du PPRD

L’opposition en République démocratique du Congo (RDC) est contre la demande de la Ligue des jeunes du PPRD, le parti présidentiel, qui a invité le pouvoir à activer l’article 144 de la Constitution, en décrétant un état d’urgence, suite à la multiplication des violences dans le pays.

«La Ligue des jeunes du PPRD encourage les institutions de la République à prendre davantage des mesures de sécurité qui s’imposent, même s’il faille appliquer les dispositions de l’article 144 de la constitution, relatives à l’état d’urgence, car la vie humaine est sacrée et n’a pas de prix», lit-on dans sa déclaration.

Pour justifier davantage sa requête, la Ligue mentionne, entre autres, «des attaques sans fondement opérées par des hommes sans scrupule au niveau des provinces du Kasaï et de la ville de Kinshasa».

L’opposition, non convaincue de la démarche, accuse plutôt le pouvoir d’entretenir l’insécurité dans le pays, dans l’objectif de repousser sine die la tenue des élections qui devraient avoir lieu fin 2017, selon l’accord politique de la Saint-Sylvestre conclu entre la majorité présidentielle et l’opposition.

La presse locale s’est aussi saisie de cette sortie médiatique de la jeunesse du parti au pouvoir. Plusieurs titres ont attiré l’attention sur les conséquences lourdes que pourrait avoir cette initiative d’instaurer l’état d’urgence, qui s’apparente à une ruse de Kinshasa. Un quotidien a soutenu l’idée que la déclaration des jeunes du parti présidentiel est plus un ballon lancé pour tester l’opinion qu’une alerte sur la situation du pays.

Tous les débats aboutissent en général à la crainte de voir s’éloigner l’organisation des élections. Dernièrement, le président de la Commission électorale indépendante, Corneille Nangaa, a provoqué une vive polémique en évoquant l’impossibilité de la tenue des élections cette année, en raison des difficultés d’ordre technique.