Des opposants dans la nouvelle équipe gouvernementale au Gabon

Le nouveau gouvernement gabonais, dont la composition a été dévoilée ce lundi 21 août, a gardé plusieurs cadres de l’équipe sortante et a intégré quelques figures de l’opposition.

Le Premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet, a conservé son poste, tout comme les ministres en charge de la Défense, de la Communication, du Pétrole et des Finances. L’équipe a été réduite à 38 ministres contre les 40 membres que comptait l’ancien gouvernement.

Du côté de l’opposition dite «responsable», une ouverture lui a été réservée à travers la nomination de certains de ses cadres au gouvernement.

L’opposition radicale menée par Jean Ping n’est pas représentée dans le nouveau gouvernement. Ping qui ne veut toujours pas reconnaitre la victoire du président Ali Bongo Ondimba à la présidentielle d’aout 2016, refuse tout lien avec le parti au pouvoir. Son camp considère que ce dernier remaniement ministériel «est pour remercier ceux qui ont accompagné le putsch perpétré par Ali Bongo».

D’ailleurs, le week-end dernier, Jean Ping avait demandé aux Gabonais, même ceux de la diaspora, «de se lever comme un seul homme pour marquer solennellement mon arrivée au pouvoir, après avoir écarté du pouvoir le président Bongo qui aurait trafiqué les résultats du scrutin».

Qu’à cela ne tienne, le secrétaire général du parti au pouvoir, Eric Dodo Bounguendza, a salué l’arrivée de «compatriotes de l’opposition» au gouvernement. Pour lui, ce gouvernement est ouvert et «prouve que, nonobstant les bords politiques, les Gabonais peuvent prioriser l’intérêt supérieur de la nation au détriment des intérêts individuels».

Parallèlement, l’opposant Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien candidat à l’élection présidentielle et vice-président du dialogue politique national (au nom de l’opposition), a été promu vice-président de la République, poste qui était vacant depuis 2009. René Ndemezo’o Obiang, ancien directeur de campagne de Jean Ping a été, pour sa part, nommé président du Conseil économique et social (CES).

«C’est tout un jeu d’institutions qui permettra de mettre en œuvre les décisions consensuelles arrêtées lors du dernier dialogue tant par la société civile que par la classe politique gabonaise», a déclaré Bounguendza.