Françafrique : L’activiste franco-béninois Kémi Séba jugé ce mardi à Dakar

L’activiste Franco-Béninois, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, Kémi Séba sera jugé ce mardi 29 août à Dakar pour répondre de son geste d’avoir brulé un billet de Banque de 5.000 FCFA au cours d’un rassemblement organisé par son ONG le 19 août à Dakar, «contre la Françafrique».

Cette action a été différemment appréciée entre ceux qui sont en faveur de l’usage du FCFA et ceux qui militent pour son abolition. Kémi Séba qui a été arrêté vendredi dernier au Sénégal, était, lui-même, conscient des conséquences de son geste provocateur qu’il tient à assumer.

Quelques heures avant son interpellation vendredi dernier à Dakar, il a déclaré sur sa page Facebook : «Je savais qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BCEAO (Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest), sans doute sur commande de la Banque de France, engagerait une procédure visant à me mettre en prison. Je le savais, et je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme».

«Le Franc CFA est un scandale économico-politique d’ordre colonial qui tue notre peuple. Au nom de nos ancêtres, je ne peux pas me taire quand je vois les nôtres se faire dépouiller (…). Si pour placer ce combat contre le Franc CFA au centre des débats, je dois être privé de ma famille (…), je le ferai sans hésiter », a-t-il martelé.

En tout cas, l’interpellation de Kémi Séba relance la polémique sur le maintien ou non de cette monnaie qui est liée depuis 1945 au franc français puis à l’euro et qui est utilisée par plusieurs pays d’Afrique.

Les partisans du FCFA défendent la stabilité de cette monnaie fixe et garantie, alors que ses détracteurs estiment que le FCFA n’a jamais favorisé la croissance des pays où il est utilisé.

Pour leur part, les proches de Seba appellent les sympathisants aussi bien au Sénégal qu’en France à participer à une collecte en ligne pour financer sa défense, et à se mobiliser également mardi, lors de l’ouverture de son procès devant le tribunal des flagrants délits à Dakar.

L’ONG Urgences Panafricanistes serait en train de constituer un pool d’avocats et prévooit ce lundi, la tenue d’une conférence à Dakar à la veille du procès.