Sénégal : le président Sall crée la polémique en nommant son frère Aliou à la tête de la Caisse des dépôts

Le Président du Sénégal, Macky Sall, a nommé son frère Aliou Sall directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), dans un décret rendu public lundi à l’issue du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, provoquant l’indignation des Sénégalais.

Aliou Sall a remplacé Thierno Seydou Niane qui, selon certains observateurs, s’était distingué par son travail remarquable à la tête de la direction générale de la CDC.

Les réactions n’ont pas tardé à travers des médias et des réseaux sociaux, en critiquant surtout le fait de confier le poste à une personne qui porte déjà plusieurs casquettes. Le frère du chef de l’Etat est, en effet, Maire de Guédiawaye, Président de l’Union des associations d’élus locaux (UEAL), Président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), administrateur à la Banque de Dakar et représentant de Petro-Tim en Afrique.

Aussi, des Sénégalais ont rappelé au président sa promesse, faite il y a moins d’un an, au moment où l’affaire Petro-Tim, impliquant son frère, faisait la une de l’actualité. Macky Sall avait affirmé que son cadet ne bénéficiera d’aucun poste nominatif tant qu’il sera président de la République.

Certains analystes ont attiré l’attention sur le danger cette nomination d’Aliou Sall à un poste aussi stratégique au sein de l’institution la plus «juteuse» du pays qui pèse des milliards de FCFA.

Le ministre-conseiller auprès du président en charge de la communication, El Hadj Hamidou Kassé, a fait savoir que «c’est une prérogative constitutionnelle du chef de l’Etat que de nommer les personnes de son choix à tous les emplois publics civils ou militaires».

Pour le parti d’Abdoulaye Wade, il s’agit là d’«un problème éthique» et de la «mise en place d’une dynastie autour de la famille du président et de son épouse». Le mouvement a rappelé que Macky Sall n’avait pas cautionné que Karim Wade exerce différentes fonctions officielles sous le règne de son père.

La formation politique «Grand Parti» considère que le président Sall a lancé, avec cette nomination de son proche parent, «une déclaration de guerre contre les intérêts vitaux du Sénégal».