Togo: l’opposition déçue par le discours du président Gnassingbé

La coalition des 14 partis d’opposition au Togo s’est dite déçue, jeudi 4 janvier, suite au discours du président Faure Gnassingbé qui, selon elle, n’a pas encore compris la préoccupation majeure de la population.

Pour la coordinatrice de la plateforme, le président a confirmé, par son discours, «qu’il se fout pas mal du peuple togolais après tout ce qui s’est passé au cours de ces cinq mois», et qu’«il n’est pas en train de prendre la mesure de la situation».

Un autre responsable de la coalition, Eric Dupuy, a parlé d’une  «pure provocation» des Togolais dans la mesure où le chef de l’Etat «ne propose pas la solution, mais il l’impose».

Gnassingbé a tenu son discours, très attendu, le mercredi 3 janvier dernier, à l’occasion des vœux de fin d’année à la Nation. C’est la première fois, depuis le début de la crise politique dans le pays il y a cinq mois, que l’homme fort du Togo s’est adressé directement à la nation.

Le président a réitéré sa volonté de dialoguer avec l’opposition afin de mettre un terme à la crise politique et sociale qui secoue le pays. «Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques», a-t-il déclaré, ajoutant que «je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs». L’opposition n’est pas en soi contre le dialogue, mais exige des «mesures d’apaisement» comme la libération de manifestants toujours détenus.

Le chef de l’Etat est revenu également sur le projet de révision de la Constitution qui prévoit une limitation à deux le nombre de mandats présidentiels. L’opposition rejette cette réforme parce qu’elle n’est pas rétroactive. Telle que présentée, cette révision constitutionnelle devrait permettre au président Gnassingbé, de se représenter en 2020 et 2025 après ses deux mandats.

Le président a fixé l’échéance de 2018 pour les consultations électorales, notamment législatives, locales, sans oublier le référendum.

Face aux propos du président, l’opposition s’est dite déterminée à redoubler d’ardeur pour atteindre l’objectif de l’alternance dans le pays.