Soudan du Sud : le lieu de rencontre entre Kiir et Machar pose problème

Le président sud-soudanais, Salva Kiir et le leader du principal parti d’opposition, Riek Machar, sont d’accord pour des négociations directes ce mercredi 20 juin à Addis-Abeba la capitale éthiopienne, un lieu qui n’est pas du goût du chef de Etat de sud-soudanais.

 

Cet entretien en tête-à-tête ne peut avoir lieu que dans un pays neutre, a fait savoir le ministre de l’information et porte-parole du gouvernement, Michael Makuei.

 

Pour rappel, le face-à-face Kiir-Machar a été convoqué par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, dans le cadre des pourparlers menés par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un bloc de pays est-africains qui servent de médiateurs dans le processus de paix au Soudan du Sud.

 

L’accord de paix paraphé en 2015 a volé en éclat, une année après, comme c’est le cas pour les précédents accords signés mais en appliqués. En décembre 2017, un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement et la rébellion, sous l‘égide de l’Union africaine (UA), mais il n’a pas été non plus suivi.

 

La rencontre, entre ces deux protagonistes de la guerre civile qui déchire le Soudan du Sud est vivement attendue par la communauté internationale. Le 31 mai dernier, l’ONU a menacé d’imposer des sanctions si un accord politique n’était pas trouvé d’ici la fin de ce mois.

 

Une résolution, présentée par les Etats-Unis et approuvée par neuf des 15 membres du Conseil, demandait au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de l’informer d’ici le 30 juin si les deux parties « sont parvenues à un accord politique viable ».

 

Dans le cas contraire, le Conseil devrait examiner l’instauration de sanctions contre le ministre sud-soudanais de la Défense, Kuol Manyang Juuk, et cinq autres responsables, ainsi qu’un possible embargo sur les armes.

 

Le Soudan du Sud s’est enfoncé dans une guerre civile en décembre 2013 quand Kiir a accusé son ancien vice-président Machar de fomenter un coup d’Etat. Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts, près de 4 millions de déplacés et provoqué une crise grave humanitaire.