Sénégal : Khalifa Sall annonce sa candidature à la présidentielle de 2019

Le maire de Dakar, Khalifa Sall, a officialisé sa candidature à la présidentielle de février 2019, dans un communiqué qu’il a rédigé depuis sa cellule de la prison de Reubess et qui a été publié ce jeudi 26 juillet.

Khalifa Sall est incarcéré depuis mars 2017 et condamné à cinq ans de prison pour détournement de fonds publics. Son procès en appel est encore en cours. Mercredi, ses avocats ont boycotté l’audience, après le refus du juge d’annuler la procédure. La demande d’annulation se basait sur un jugement rendu par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Cette Cour avait estimé le 29 juin que les droits de Khalifa Sall et de ses quatre coaccusés n’avaient pas été respectés lors du jugement rendu en première instance.

La défense du maire de Dakar reproche la justice d’imposer un « rythme inédit » au procès. Une « justice expéditive » destinée à « rendre inéligible notre client Khalifa Ababacar Sall à l’élection présidentielle de février 2019 », a-t-elle dénoncé. En effet, si Khalifa Sall est condamné en troisième instance, ou en cassation, il ne pourra déposer sa candidature.

Les avocats de Khalifa Sall accusent aussi le président Macky Sall de vouloir écraser un adversaire politique de taille. Dernièrement, maitre Amadou Sall l’a accusé d’avoir tenu une réunion secrète au palais de la République pour maintenir le député maire de Dakar en prison. « Macky Sall a tenu une réunion avec l’agent judiciaire et les avocats de l’Etat pour parler du procès. Cela personne ne peut le contester », a-t-il déclaré à la barre.

« Ce procès existe parce qu’il y a la main de l’exécutif derrière. Monsieur l’avocat général, vous souffrez que je le dise mais, je vais le répéter tant que ce procès est en cours. Puisque c’est cela le nœud gordien de ce procès », a poursuivi le défenseur dans sa plaidoirie.

La bataille judiciaire semble encore rude pour les deux parties qui s’accusent mutuellement de vouloir jouer sur le temps, à quatre mois de la date limite des dépôts de candidatures.