AGOA : Trump exécute sa menace de sanctionner le Rwanda

Après des avertissements répétés à plusieurs occasions, le président américain, Donald Trump, a mis à exécution sa menace de suspendre les avantages commerciaux dont bénéficiaient les vêtements importés du Rwanda, dans le cadre de l’AGOA, en réponse aux droits de douanes imposés par Kigali sur les importations de vêtements d’occasion.

 

Donald Trump « suspend l’octroi de dispense de droits de douane à tous les produits d’habillement originaires du Rwanda », peut-on lire dans un communiqué publié lundi par le bureau du Représentant américain au Commerce. Le document précise toutefois que « le Rwanda peut encore bénéficier d’avantages hors produits d’habillement ».

 

Washington estime que l’augmentation des droits de douanes sur les vêtements d’occasion venant principalement des Etats-Unis, décidée par les autorités rwandaises en 2016, nuit à l’industrie textile américaine. Sa mesure devrait rester en vigueur jusqu’à ce que le Rwanda se conforme de nouveau aux conditions d’éligibilité de l’AGOA.

 

Mais le Rwanda a toujours justifié sa démarche par la nécessité de renforcer son industrie textile. L’invasion du marché local par les fripes constituerait une entrave au développement de cette industrie, selon Kigali qui avait multiplié par 12 les droits de douane.

 

La mesure de protéger l’industrie locale avait été envisagée en 2015 par la Communauté d’Afrique de l’Est, une union douanière regroupant le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Burundi, le Rwanda et le Soudan du Sud. L’organisation avait annoncé en 2016 sa décision de mettre en place progressivement une taxation sur les textiles importés d’ici à 2019. Mais à part le Rwanda, les autres pays ont préféré faire marche arrière, devant les menaces de Washington.

 

L’AGOA (African Growth and Opportunity Act), mis en place en 2000 et prolongé en 2015, a pour objectif de faciliter et réguler les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique. L’accord commercial accorde un accès au marché américain en franchise de droits de douanes à 6 400 produits, en provenance de 39 économies africaines. En contrepartie, les pays africains sont appelés à éliminer des obstacles au commerce et à l’investissement des Etats-Unis.