L’UE enjoint le Tchad d’abolir la peine de mort

L’Union européenne (UE) a exhorté ce mardi le Tchad, à abolir effectivement la peine de mort, comme c’est le cas dans plusieurs pays africains.

«L’Union européenne invite le Tchad à joindre la majorité des Etats de l’Union africaine qui, à ce jour, ont aboli la peine de mort ou appliquent de facto un moratoire sur les exécutions, à titre de première étape vers l’abolition», a déclaré la porte-parole de l’UE, Maja Kocijancic, dans un communiqué.

L’organisation régionale est revenue sur les récentes condamnations à la peine de mort, prononcées par la Cour criminelle de N’Djamena, le 27 août dernier, contre quatre Tchadiens pour «faits de terrorisme» lors de l’assassinat en juin à N’Djamena, d’une commerçante chinoise. Pour rappel, le Tchad avait aboli fin 2016 la peine de mort, à l’exception des affaires de «terrorisme».

« L’Union européenne réaffirme son opposition absolue à la peine capitale en toutes circonstances et rappelle son engagement en faveur de son abolition universelle. La peine de mort constitue une sanction cruelle et inhumaine sans effet dissuasif et qui représente une grave négation de la dignité et de l’intégrité humaines », a poursuivi Kocijancic.

Selon un rapport publié en avril dernier par Amnesty International, la peine de mort recule dans le monde. Les exécutions capitales étaient en légère baisse en 2017. Au moins 933 exécutions auraient eu lieu dans 23 pays en 2017, soit 4% de moins qu’en 2016 et 39% de moins qu’en 2015.

En 2017, un total de 106 pays avait aboli la peine de mort dans leur législation pour tous les crimes et 142 étaient abolitionnistes en droit ou en pratique, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme.

Pour le cas de l’Afrique, le rapport d’Amnesty avait noté qu’aucune exécution n’avait été enregistrée dans trois pays qui avaient appliqué la peine de mort en 2016, à savoir le Botswana, le Nigeria et le Soudan.

Par ailleurs, la Guinée avait annoncé l’abolition de la peine capitale pour tous les crimes et la Gambie avait signé un traité international l’engageant à ne pas procéder à des exécutions et à s’orienter vers l’abolition de la peine de mort.