Afrique du Sud : Le roi Zoulou s’opposé à la réforme foncière du président Ramaphosa

Le roi des sud-africains Zoulous, Goodwill Zwelithini, n’est pas disposé à céder une partie ou l’ensemble de ses terres, correspondant à près de trois millions d’hectares, dans le cadre de la réforme foncière à laquelle tient le président Cyril Ramaphosa pour lutter contre les inégalités nées des années de la colonisation britannique et du régime de l’apartheid. 

S’exprimant ce dimanche 7 octobre autour de cette réforme, lors d’une commémoration à Durban (au nord-est du pays), Zwelithini a demandé au chef de l’Etat de « signer un accord qui assure que la terre des Zoulous ne sera pas touchée ». Le roi des Zoulous estime qu’il est en son devoir d’essayer de protéger les bien de sa communauté.

La reforme de redistribution des terres est encore en discussion actuellement. Ramaphosa avait annoncé, en aout dernier, son intention de modifier la Constitution en vue de favoriser l’expropriation sans compensation des terres agricoles.

Il s’agit d’une opération, selon le président et son parti (ANC), qui consiste à corriger l’injustice historique faite à la majorité noire durant l’apartheid et l’ère coloniale.

Le mois passé, l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, a vivement critiqué ce projet. « Qu’est-ce que l’expropriation des terres sans compensation ? », c’est l’intitulé d’un rapport publié par la Fondation Thabo Mbeki dénonçant l’approche raciale derrière la réforme.

« Dire que la terre doit être prise des Blancs et donnée aux Noirs équivaut à une trahison de l’identité de l’ANC », estime le document qui précise aussi que la « mission historique de l’ANC » a toujours été de « rejeter le racisme nauséabond inhérent à l’impérialisme, le colonialisme et l’apartheid ».

Plus que le leader des Zoulous qui aurait proféré des menaces au cas où ses propriétés seraient remises en question, d’autres chefs traditionnels sud-africains ont réclamé que leurs territoires ne soient pas concernés par la réforme.

Ces rois, reconnus par la Constitution et payés par l’Etat, ne disposent d’aucun pouvoir officiel, mais restent tout de même influents. Reste à savoir si le dirigeant sud-africain prêtera l’oreille à leur exhortation.