Le gouvernement ougandais expulse un troisième cadre de MTN

Harare a annoncé jeudi avoir expulsé, la veille, l’Italienne Elsa Muzzolini, la directrice du mobile money au sein de MTN Ouganda (filiale du groupe sud-africain Mobile Telephone Networks – MTN), accusée d’«incitation à la violence».

Il s’agit du troisième cadre prié de quitter le pays, après le Français Olivier Prentout, directeur marketing, et de la Rwandaise Annie Bilenge Tabura, directrice des ventes et de la distribution, exerçant dans la même société de télécoms, expulsés en début de semaine pour «atteinte à la sécurité nationale».

Dans son communiqué annonçant le départ forcé de ces employés, la police a exhorté les Ougandais «à rester vigilants et à continuer d’aider la police et ses agences de sécurité sœurs en signalant toute activité suspecte» de l’opérateur MTN-Ouganda.

Concernant Elsa Muzzolini, qui dirigeait le département des transferts d’argent par téléphone mobile de MTN-Ouganda, elle a annoncé elle-même, son expulsion, dans un message envoyé à ses collègues et publié dans la presse locale.

«Je suis déportée ce soir, la principale allégation étant que j’ai envoyé de l’argent à Bobi Wine», un des adversaires du président ougandais Yoweri Museveni, a-t-elle écrit.

Museveni a indiqué jeudi sur Twitter, depuis Davos où il prend part au Forum économique mondial qui s’achève ce vendredi 25 janvier, avoir rencontré le directeur exécutif du groupe sud-africain MTN, Rob Shuter, qu’il a mis en garde contre des fraudes dans le secteur des télécoms.

Le chef de l’Etat ougandais reproche à l’opérateur de téléphonie mobile le fait de ne pas déclarer tous les appels passés par les utilisateurs, privant ainsi le gouvernement «de certains revenus».

Il aurait également conseillé à Shuter «d’inscrire l’entreprise au Uganda Stock Exchange afin que les Ougandais puissent devenir actionnaires» du premier opérateur télécom du pays.

Réagissant aux différentes expulsions opérées par les autorités ougandaises, MTN Group a expliqué, dans un communiqué, que «tous ses employés restent pleinement résolus à respecter les lois du pays».