Dialogue interreligieux et migrations au cœur de la visite du Pape au Maroc

Le pape François est attendu samedi au Maroc, terre musulmane prônant le dialogue interreligieux, pour une courte visite au cours de laquelle il rencontra des migrants, alliant ainsi deux grandes priorités de son pontificat.

«Je viens en pèlerin de paix et de fraternité, dans un monde qui en a tant besoin», a commenté jeudi le Pape François dans un message vidéo adressé au peuple marocain.

Dans son message, le pape précise encore qu’il vient dans le Royaume «encourager le cheminement» de la communauté chrétienne et rencontrer les migrants «qui représentent un appel à construire ensemble un monde plus juste et plus solidaire».

Le souverain pontife argentin, spécialiste des voyages dans les plus minuscules communautés catholiques du globe, est également attendu avec impatience par une communauté de quelque 30.000 fidèles chrétiens. Il s’agit essentiellement d’étrangers venus d’Afrique subsaharienne, de étudiants ou de migrants en attente de rejoindre le continent européen.

Au lendemain d’une rencontre avec le roi Mohammed VI «Commandant des croyants» et de hauts responsables religieux, le Pape célèbrera une messe dimanche en présence d’environ 10.000 catholiques, dans un centre sportif, un chiffre historique pour une célébration catholique dans ce pays à 99% musulman (sunnite).

Le voyage du chef spirituel des quelque 1,3 milliard de catholiques suscite l’espoir des minorités chrétiennes et des musulmans convertis, qui réclament «un Maroc libre qui assume sa diversité religieuse», a ainsi affirmé la Coordination des chrétiens marocains. Elle souhaite que cette visite soit «une occasion historique» pour que le Maroc avance «tangiblement dans ce sens».

Pour le ministre marocain d’Etat chargé des droits de l’Homme, l’islamiste Mustapha Ramid, «la visite du pape François est un moment fort, aussi bien pour lutter contre les courants de fanatisme, de repli identitaire, d’intolérance mais aussi (…) pour l’interaction positive entre les religions, les peuples et les civilisations».