Le torchon brûle entre le Venezuela et le Portugal

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a exigé cette semaine la restitution par le Portugal au Venezuela de plus de 1,7 milliard de dollars bloqués par Lisbonne, illégalement selon le dirigeant véénzuélien.

Le président sud-américain a formulé cette exigence lors d’une intervention à la radio et à la télévision de son pays, affirmant que la banque portugaise Novo Banco avait «volé» ces 1,727 milliards de dollars qui permettraient au gouvernement vénézuélien d’acheter «tous les médicaments et les produits alimentaires» dont il a besoin.

Nicolas Maduro accuse Lisbonne de n’avoir aucune raison valable pour bloquer des fonds vénézuéliens, alors qu’il n’y a pas de mesures d’embargo ni dans l’Union européenne, ni dans les banques du Portugal qui justifierait l’enlèvement de cet argent.

Caracas réclame par ailleurs depuis des mois la restitution par la Banque d’Angleterre 31 tonnes de réserves en or, pour une valeur de 1,3 milliard, que le Venezuela a confiées à cet établissement.

C’est la première fois que Nicolas Maduro évoque publiquement l’affaire de ces fonds, qui avait été révélée février dernier par l’opposition vénézuélienne.

Juan Guaido, l’opposant qui s’est autoproclamé le 23 janvier président par intérim du Venezuela et a été depuis lors, reconnu par plus de 50 pays sur 193, a affirmé que Nicolas Maduro avait l’intention de transférer les 1,7 milliards de dollars détenus au Portugal vers la Banque de développement économique et social (Bandes), un établissement public vénézuélien qui a des succursales en Uruguay.

Guaido avait demandé au Portugal, qui est l’un des pays à l’avoir reconnu, de refuser le transfert de ces fonds qu’il qualifiait de «vol».

Le Venezuela connaît une crise politique majeure, couplée à une grave crise économique. Les Etats-Unis, qui veulent que Nicolas Maduro quitte le pouvoir et qui ont déjà confié le contrôle des comptes vénézuéliens sur le territoire américain, ont imposé des sanctions au Venezuela qui font que le gouvernement de Caracas a d’énormes difficultés pour disposer de ses fonds dans le système financier international.

Un embargo sur le pétrole, la principale source de revenus du Venezuela, doit entrer en vigueur le 28 avril prochain.