Bénin : le gouvernement dément une tentative d’arrestation de Boni Yayi

Le ministre béninois de l’intérieur, Saca Lafia, a qualifié de fake news l’information selon laquelle les autorités auraient tenté, ce mercredi 1er mai, d’arrêter l’ex-chef d’Etat Boni Yayi, alors que son domicile était encerclé par un détachement des forces de l’ordre.

« Je peux vous assurer qu’aucun projet de l’arrestation de l’intéressé n’a existé contrairement à ce qui est relayé », a affirmé le ministre.

Le directeur général de la police, le général Nazaire Hounnonkpè, a déclaré également à la presse que le domicile de Boni Yayi « n’est pas encerclé et il n’y a aucune possibilité de l’arrêter ». Selon lui, ses éléments étaient descendus sur le lieu pour « disperser » les « badauds » ayant « pris la voie à hauteur de Cadjehoun » (le quartier de l’ex-président) et « pour préserver l’ordre ».

« Ça n’a rien à voir avec sa personne. On n’a jamais reçu quoi que ce soit comme instruction pour l’interpeller », a-t-il rassuré, ajoutant « que l’opinion publique nationale et internationale sache qu’il n’y a aucun projet d’arrestation de l’ancien président Boni Yayi ».

Selon les témoignages, la population, une fois alertée sur la présence de la police, a accouru vers le domicile de l’ex-chef d’Etat pour empêcher ce qu’elle a compris comme une arrestation planifiée de son idole. Des dégâts auraient été enregistrés, notamment des biens publics ou privés détruits par des partisans de l’ancien président.

Ils auraient également dressé des barricades faites de pneus en feu ou de planches de bois dans le quartier de Cadjehoun. Des jets de pierre ont eu lieu en direction de la police qui répondait par des tirs de gaz lacrymogène.

Pour sa part, l’ancien président a déclaré que « cela ne se passera pas ici, ils n’ont qu’à venir ». En guise de rappel, le 29 avril dernier, au lendemain des élections législatives qui se sont déroulées sans candidat de l’opposition, Boni Yayi et un autre ex-président, Nicéphore Soglo, ont donné un ultimatum à l’actuel chef l’Etat, Patrice Talon, pour arrêter le processus électoral. Cette injonction a expiré, mardi, la nuit de la proclamation des résultats.

Ces derniers jours, les tensions sont évidentes entre les anciens chefs d’Etat et Talon. Nicéphore Soglo aurait invité toute l’opposition à son domicile ce 1er mai pour un nouveau mot d’ordre. A suivre.