Bras de fer entre le Conseil de l’Europe et la Russie

Profitant de la visite à l’Elysée hier lundi du secrétaire général du Conseil de l’Europe le Norvégien Thorbjorn Jagland, le président français Emmanuel Macron, dont le pays s’apprête à prendre la présidence tournante de l’institution, a exprimé son souhait de voir la Russie rester au sein du Conseil de l’Europe.

La Russie boycotte le Conseil de l’Europe (APCE) depuis que ses 18 députés russes ont été privés de leur droit de vote en avril 2014, à l’Assemblée parlementaire qui siège à Strasbourg.

Les relations entre la Russie et l’Occident ont commencé à se dégrader en 2014 avec le coup d’Etat pro-Union européenne en Ukraine et le rattachement, en mars, de la Crimée à la Fédération de Russie.

En juin 2017, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a enfoncé le clou en annonçant à Thorbjorn Jagland que la Russie «ne contribuerait pas au budget du Conseil de l’Europe avant la restauration totale des droits de la délégation russe».

Il dénonçait la «dégradation de la situation » au sein de l’APCE, et une « campagne de persécution frénétique » visant les représentants d’autres pays partisans d’une normalisation des relations avec la Russie.

A l’occasion du 70ème anniversaire dimanche de l’institution, le représentant permanent de la Russie auprès du Conseil de l’Europe Ivan Soltanovsky en évoquant la possibilité d’un retrait de  son pays de la Convention européenne des droits de l’homme, une décision lourde de conséquences puisque l’appartenance au Conseil de l’Europe est subordonnée à l’adhésion à cette convention.

Le Conseil de l’Europe a été institué en 1949. Il est distinct de l’Union européenne et a été conçu comme un pilier de l’intégration européenne. La Russie ne l’a rejointe qu’en 1996, après la disparition de l’Union européenne, une adhésion qui signifiait à la fois la volonté des Européens à tendre la main à la Russie, mais portait aussi la promesse d’une intégration dans le concerte européen.

La sortie de la Russie, qui est devenue la première contributrice de l’APCE, priverait Moscou d’une plateforme de dialogue et d’échange et ferait perdre aux Européennes un levier sur la Russie.