Le nord de Goma paralysé après le meurtre de quatre personnes

Des habitants d’un quartier de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, ont paralysé mercredi toutes les activités, en bloquant les routes pour protester contre le meurtre de quatre personnes, dont deux adolescents, tués dans la nuit par des bandits armés.

« Le soir, un véhicule a déposé des gens qui sont entrés dans un point de recharge de téléphone, ont tiré sur le propriétaire, un adolescent qui tentait de fuir a été atteint à la tête, ensuite ils ont tiré sur une femme qui vendait ses légumes à l’extérieur », selon des témoins présent lors de la fusillade.

« Dans leur fuite, un adolescent qui a crié +au voleur+ dans une maison voisine a été criblé de balles ».

En réaction, des jeunes en colère occupaient les rues en condamnant « l’inaction des autorités face à ces tueries qui durent » depuis le début de l’année et qui ont fait au moins sept morts en six jours, sans que l’identité des assaillants ne soit connue.

Des  poteaux électriques ont été arrachés pour bloquer toute possibilité de circulation des taxis-motos et des bus dans ce quartier de la capitale du Nord-Kivu.

Au moins dix personnes ont été tuées par des bandits armés dans des braquages ou au hasard dans les rues de Goma depuis mars. Les autorités n’ont arrêté ni donné l’identité des assaillants.

Par ailleurs, douze civils, dont deux enfants, ont été tués à la machette et par balle, en début de semaine, dans deux attaques attribuées aux milices ougandaises musulmanes de Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni.

Des habitants ont une fois de plus critiqué l’impuissance des autorités à stopper ces massacres qui se produisent régulièrement dans la région.

Miliciens musulmans ougandais présents dans l’est de la RDC depuis 1995, les ADF sont accusés par le gouvernement congolais et la mission de l’ONU, la Monusco, d’être responsables de massacres des civils dans la région de Beni ayant fait plus de mille morts depuis octobre 2014.