La Russie vivement critiquée pour les arrestations de manifestants ce week-end

Les critiques ont fusé de partout après les nombreuses arrestations opérées lors des manifestations organisées samedi dans la capitale russe, Moscou ainsi que dans d’autres villes du pays.

Dans un communiqué publié hier dimanche, le ministère français des Affaires étrangères a condamné les arrestations d’opposants à Moscou, ainsi que «l’usage manifestement excessif de la force qui les a entourées», et qualifié de «pacifiques» les manifestations à l’approche des élections municipales prévu en septembre à Moscou.

Plus tôt dans la journée, le gouvernement allemand avait déclaré que la Russie avait «violé» ses obligations internationales» pour des «élections libres et équitables», après l’arrestation de plus de 800 personnes lors de ces manifestations. Paris comme Londres ont demandé «la libération rapide de tous les manifestants pacifiques».

Selon l’ONG russe OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, et la police, 828 personnes ont été interpelées samedi dans la capitale russe lors de cette manifestation non autorisée.

Ces arrestations font suite à une autre action de protestation réprimée le week-end précédent et qui s’était soldée par près de 1.400 arrestations, du jamais vu depuis le retour en 2012 au Kremlin du président Vladimir Poutine.

Cette vague de contestation a démarré après le rejet des candidatures indépendantes aux élections locales du 8 septembre, qui s’annoncent difficiles pour les candidats qui soutiennent le pouvoir dans un contexte de grogne sociale.

Mais les autorités russes semblent déterminées à écraser dans l’œuf le mouvement de contestation. Depuis les protestations du week-end précédent, la quasi-totalité des meneurs de la contestation ont été emprisonnés, au point que la manifestation de ce week-end se déroulait sans leader.

Les tribunaux russes avaient placé 88 personnes en détention provisoire et condamné 332 autres à des amendes. Et trois enquêtes pour «violences» à l’encontre de la police, un délit passible de cinq ans de prison, ont été lancées, ainsi qu’une enquête pour «blanchiment» contre le Fonds de lutte contre la corruption, l’organisation d’Alexeï Navalny, le principal opposant au Kremlin qui purge actuellement une peine de prison de 30 jours.