L’armée chinoise prête à intervenir contre les manifestants à Hong Kong

La Chine tient son armée prête est aux portes de Shenzhen, à la frontière avec Hong Kong, pour intervenir avec efficacité afin de réprimer les manifestations hongkongais, a prévenu le quotidien Global Times, contrôlé par le pouvoir central de Pékin dans son édition de vendredi.

De son côté, le Quotidien du Peuple, l’organe officiel du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir à Pékin, a publié un éditorial dans lequel il déclare que «Pékin n’a pas encore décidé d’intervenir énergiquement pour réprimer les émeutes de Hong Kong, mais cette option est clairement à sa disposition».

Selon Global Times, Pékin pourrait agir si «Hong Kong ne rétablit pas l’Etat de droit», et que la situation continue à se détériorer. Comme la rhétorique chinoise qualifie désormais les manifestations de «révolution de couleur» et de «signes de terrorisme», une action militaire ne peut être exclue.

Une centaine de véhicules militaires, dont des blindés, ont été vus hier jeudi aux abords d’un stade de Shenzhen tandis que des paramilitaires de la Police armée du peuple (PAP) s’exerçaient aux techniques de contrôle des foules.

L’armée chinoise elle-même a diffusé une photo assortie d’une menace explicite : «Il faut dix minutes pour atteindre Hong Kong à partir du stade de Chunjian près de la baie de Shenzhen et c’est à 56 kilomètres de l’aéroport de Hong Kong». Les Etats-Unis ont mis en garde Pékin contre une répression des manifestants, alors que la Chine accuse Washington d’ingérence dans ses affaires intérieures.

Malgré la menace d’intervention de la Chine, les Hongkongais se préparent à de nouvelles protestations pour ce week-end. Le Front civique des droits de l’homme, qui a organisé des défilés rassemblant un million de personnes en juin, a programmé une nouvelle manifestation pour ce dimanche.

Le mouvement pro-démocratie, qui a vu des millions de personnes descendre dans les rues, est parti début juin du rejet d’un projet de loi hongkongais autorisant les extraditions vers la Chine, avant d’élargir  considérablement ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences du régime communiste de Pékin.