L’ambassadeur américain Daniel Foote persona non grata en Zambie

Le président de la Zambie, Edgar Lungu, n’y est pas allé par quatre chemins pour affirmer, dimanche sur les ondes de la radio nationale, que l’ambassadeur américain à Lusaka, Daniel Foote n’était plus le bienvenu dans son pays, après sa défense des homosexuels.

Daniel Foote avait dénoncé récemment la condamnation d’un couple d’homosexuels, à une peine de quinze ans de prison, prononcée par un tribunal local en novembre dernier.

«Des décisions comme cette lourde condamnation font des dégâts incalculables à la réputation internationale de la Zambie en montrant que les droits humains en Zambie ne sont pas une garantie universelle», avait-il dit, indexant aussi les «persécutions contre toute personne qui ose être différente».

Il avait également qualifié de «pourries» les relations entre les Etats-Unis et la Zambie, espérant que le gouvernement zambien s’active à les améliorer.

«Cessons la façade des relations chaleureuses et cordiales», avait-il lancé, ajoutant que « l’actuel gouvernement zambien veut que les diplomates étrangers soient dociles, avec un portefeuille grand ouvert et la bouche fermée». Foote avait, à cet effet, rappelé que les Etats-Unis accordaient 500 millions de dollars d’aide annuelle à la Zambie.

Ces propos avaient déjà créé de vives réactions chez les autorités zambiennes. Ce dimanche, dans une allocution devant une congrégation religieuse de Choma, dans le sud de la Zambie, le chef de l’Etat a finalement demandé au diplomate américain de quitter le pays.

«Vous devez savoir que nous avons formellement protesté auprès du gouvernement américain. Nous attendons leur réponse, car nous ne voulons pas de personnes comme ça parmi nous», a-t-il déclaré.

Mais le porte-parole de la présidence, Isaac Chipampe, a, par la suite, essayé de temporiser les propos du chef de l’Etat, affirmant qu’ils ne préfiguraient pas une expulsion de Daniel Foote. «La présidence souhaite préciser que le Président ne faisait référence à aucune autre démarche que celle initiée par le ministère des Affaires étrangères», a-t-il expliqué.