La justice ougandaise émet un mandat d’arrêt contre l’ex-président soudanais Omar el-Béchir

La Haute Cour de l’Ouganda a délivré, jeudi 19 décembre, un mandat d’arrêt à l’encontre du président déchu soudanais Omar el-Béchir ; une satisfaction pour la Fondation ougandaise des victimes qui avait initié la démarche depuis 2017. L’ancien chef d’Etat soudanais sera ainsi arrêté au cas il foulait à nouveau le territoire ougandais.

Omar el-Béchir est sous mandat international émis en mars 2019 par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la région soudanaise du Darfour. Alors que cette juridiction internationale réclame depuis son arrestation, el-Béchir a effectué des voyages vers quelques pays africains, dont deux en Ouganda (en 2016 et en 2017), en toute quiétude.

La Fondation ougandaise des victimes avait demandé l’arrestation de l’ancien dirigeant lors de son deuxième voyage à Kampala, sans obtenir gain de cause de la part de la justice. La demande de la Fondation étant restée en cours, les juges viennent de reconnaitre finalement des manquements dont avait fait preuve le gouvernement en refusant d’arrêter l’ancien dictateur soudanais. Le pays avait « manqué à ses obligations envers la communauté internationale », a déclaré le juge Henry Peter Adonyo qui a émis ce mandat d’arrêt.

« L’Ouganda ne peut pas être un refuge pour les fugitifs ou ceux visés par un mandat d’arrêt. Que la personne soit un chef d’Etat ou pas », a lancé l’avocat de la Fondation, Nicholas Opiyo. Pour lui, « même si Omar el-Béchir est en prison, les charges qui pèsent contre lui sont toujours en vigueur. Et il devra faire face aux juges ».

La Fondation ougandaise des victimes est une coalition qui compte en son sein des organisations de défense des droits de l’homme et des associations citoyennes qui assurent l’accompagnement des victimes.

L’ex-président soudanais, destitué le 11 avril dernier par l’armée sous la pression de la rue, venait d’être condamné dans son pays, il y a quelques jours, à deux ans de détention pour réception de cadeaux illégaux, possession de devises étrangères et corruption.