Du gaz lacrymogène pour disperser des écoliers au Kenya

La police kenyane a fait usage, ce lundi, de gaz lacrymogène pour disperser de jeunes écoliers qui protestaient contre un projet immobilier qui ampute une partie du terrain de leur établissement.

Le dernier bilan faisait état de six blessés dont trois enfants, deux journalistes et un policier.

Cet accrochage s’est passé dans le quartier de Langata à Nairobi, la capitale. Sortant de leur classe en fin de matinée, une centaine d’écoliers, âgés pour la plupart entre 8 et 13 ans, ont voulu manifester leur mécontentement en détruisant la clôture servant à isoler la partie du terrain disputée. Quelques parents d’élèves et des professeurs se sont joints au groupe d’élèves protestataires.

Mais les manifestants ont été vite dispersés à l’aide de gaz lacrymogène utilisé par des agents de la police anti-émeute dépêchés sur les lieux. Selon des témoignages, plusieurs enfants mal en point, étaient à la recherche de l’eau pour atténuer les irritations dans leurs yeux.

Les réactions des Kenyans n’ont pas tardé, surtout sur des réseaux sociaux, pour dénoncer le comportement des forces de l’ordre.

Mais les autorités policières accusent, eux, des adultes qui se seraient servis des enfants. « C’est un terrain disputé, mais les manifestants ne devraient pas utiliser les enfants », a lancé Mwangi Kuria, un responsable de la police kenyane qui explique que les forces de l’ordre ont été également attaquées par les jets de pierre, blessant un policier au visage.

Le président de l’autorité indépendante supervisant la police, Macharia Njeru, a promis une enquête pour mettre la lumière sur cet incident qu’il juge maladroit. « Employer des gaz lacrymogènes contre des enfants est inexcusable », a-t-il martelé pour exprimer sa révolte.