Burundi : Le gouvernement suspend les activités minières en attendant la renégociation des contrats

Le gouvernement du Burundi a procédé à la suspension des activités des compagnies minières étrangères dans le cadre du projet de l’Etat de renégocier les contrats d’exploitation actuels, jugés déséquilibrés, pour les rendre plus profitables au pays.

Sept sociétés minières internationales ont reçu l’ordre, en fin de semaine dernière, d’arrêter leurs activiés, à travers une correspondance du ministre des Mines, Ibrahim Uwizeye, qui soulève le fait que le Burundi ne tire pas profit de son sol, et accuse les compagnies étrangères ciblées de nombreux manquements au code minier.

L’initiative de remettre à plat les conventions d’exploitation minière provient du président Evariste Ndayishimiye qui tient à des accords gagnant-gagnant entre les différentes parties. Avant de suspendre effectivement les activités minières, l’Etat burundais a exercé une pression sur les compagnies internationales, et ce pendant plusieurs mois.

Certaines sources indiquent que l’ex-chef de l’Etat, le défunt Pierre Nkurunziza, aurait reçu des pots-de-vin contre la signature de contrats désavantageux pour l’Etat.

Pour l’Observatoire burundais de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME), les conventions étaient signées dans l’opacité totale et n’étaient pas précédées d’appel d’offres.

Pourtant Nkurunziza ne cessait de promettre à ses compatriotes la fin de la pauvreté et un meilleur avenir, grâce notamment aux revenus de la vente des minerais, mais à nos jours, environ 75% de la population burundaise vit encore en dessous du seuil de pauvreté.

La décision d’Evariste Ndayishimiye, touchant les compagnies minières, a été saluée par certains observateurs dans le pays, mais n’a pas été du goût de quelques personnalités, appartenant aux cercles du pouvoir, qui auraient des intérêts avec les sociétés minières étrangères.

En tout cas, l’actuel président a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat. Le Burundi est classé aujourd’hui comme pays le plus pauvre du monde alors qu’il dispose d’immenses ressources minières.