La CPI abandonne les poursuites contre l’ex-première dame Simone Gbagbo 

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a levé son mandat d’arrêt contre l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, qu’elle accusait de crimes contre l’humanité (meurtre, viol, autres actes inhumains et persécution) commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.

« La Chambre considère qu’il est approprié de décider que le mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo cesse d’être effectif », a déclaré la CPI dans une décision datée du 19 juillet et rendue publique jeudi.

Comme son époux l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo qui a été acquitté par la CPI en mars dernier, après son accusation pour des crimes similaires, l’ex-première dame, qui n’a pas été toutefois livrée à la CPI, est désormais libre de tout mouvement.

« Elle pourra désormais voyager librement à travers le monde entier », a déclaré son avocat Ange Rodrigue Dadjé qui a qualifié la décision de la CPI d’une « bonne nouvelle pour Mme Simone Gbagbo ».

En 2015, Simone Gbagbo avait été condamnée à 20 ans de prison par un tribunal ivoirien à Abidjan, pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Mais, elle avait retrouvé sa liberté en août 2018 grâce à une amnistie décrétée par le président Alassane Ouattara dans le cadre de ses efforts visant la réconciliation nationale.

La réconciliation nationale est une des priorités du troisième mandat du chef de l’Etat qui avait créé en décembre 2020 un ministère en charge de cette question, confié à Kouadio Konan Bertin, seul opposant à avoir concouru contre Ouattara lors de la présidentielle d’octobre 2020. Le scrutin avait été boycotté par la grande majorité de l’opposition.

Le président Ouattara a reçu son prédécesseur Laurent Gbagbo, le mardi 27 juillet, au palais présidentiel à Abidjan, dans une atmosphère cordiale. Les deux hommes, qui se sont retrouvés pour la première fois depuis plus de dix ans, ont prôné la réconciliation.

Gbagbo a profité de l’occasion pour demander à son successeur de faire ce qui est en son pouvoir pour libérer tous ses partisans arrêtés lors de la crise postélectorale de 2010-2011.