Burundi: La ligue des jeunes dénonce les accusations «gratuites» de l’ONU

La ligue des jeunes du CNDD-FDD, parti au pouvoir, a condamné ce mercredi 15 avril les accusations proférées par Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme.

Au terme de son séjour de quatre jours au Burundi, le Jordanien Al Hussein s’en est pris, lors d’une conférence à Bujumbura, au régime en place et particulièrement à la mouvance des jeunes du parti au pouvoir, appelés les «Imbonerakure».

Le responsable onusien accuse ces derniers d’être à l’origine des actes d’intimidation et de violences qui sévissent dans le pays. Il a de même interpelé le gouvernement et les forces de l’ordre d’«envoyer un message clair à ce groupe dangereux et lui signifier, qu’ils ne toléreront plus ses activités extrêmes».

La jeunesse du CNDD-FDD dit avoir «accueilli avec réserve et un réel choc» les déclarations d’Al Hussein, qu’elle accuse de se baser uniquement sur des «allégations colportées par l’opposition» et non sur des faits avérés.

«Nous faisons face à une vaste campagne de médisance et de diabolisation sur des bases non fondées, aux mobiles purement politiques et prenons à témoin qu’aucune preuve n’a jamais été fournie pour appuyer ces accusations», précise les Imbonerakure dans un communiqué.

Les jeunes du parti au pouvoir se disent aussi «une jeunesse éprise de paix» et non une «milice», selon le qualificatif utilisé par Al Hussein. Ils appellent, in fine, le Haut-commissaire de l’ONU de retirer ses accusations «gratuites» qui risquent «de servir de prétexte à tous ceux qui, de près ou de loin, veulent faire échouer le processus électoral en cours au Burundi».

Toutefois, les témoignages sur le terrain et le déplacement des milliers de Burundais qui trouvent refuge au Rwanda, semblent donner raison à l’ONU qui redoute que des élections non libres entrainent le Burundi dans une situation chaotique appelant le pouvoir en place à prendre les dispositions nécessaires pour sécuriser le pays.

La candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza, qui serait à l’origine des tensions actuelles, sera confirmée ou infirmée lors du congrès du CNDD-FDD d’ici fin avril.