Madagascar : les députés malgaches tentent de renverser leur président

Le président malgache Hery Rajaonarimampianina est menacé de destitution, après le vote mardi d’une motion par une large majorité des parlementaires, une initiative qui n’est pas sans risque sur la stabilité politique du pays en attenant la décision de la Haute Cour constitutionnelle.

Les députés malgaches ont voté à une très large majorité mardi soir la destitution de Hery Rajaonarimampianina, moins d’un an et demi après son élection à la présidence, au risque de replonger le pays dans une nouvelle crise politique. M. Rajaonarimampianina est notamment accusé par les députés d’avoir violé la constitution. Isolé politiquement, le dirigeant malgache fait également face à des accusations d’incompétence.

La Haute Cour constitutionnelle doit désormais trancher sur ce sujet très sensible dont dépendra l’avenir politique du pays. Elle devra se prononcer sur la légitimité de la déchéance du président malgache, votée par une majorité de parlementaires. Plus exactement, sur les 151 députés composant l’Assemblée nationale, 121 ont voté pour et seulement 4 contre la déchéance du président.

L’élection en décembre 2013 d’Hery Rajaonarimampianina a représenté la première élection démocratique du pays depuis 2006. Elle avait laissé croire que la grande île pourrait enfin sortir de la très grave crise politique et économique dans laquelle elle était plongée depuis le renversement de l’ancien président Marc Ravalomanana par le maire d’Antananarivo Andry Rajoelina en 2009.

Cependant, peu après l’élection de Rajaonarimampianina, de nombreux parlementaires malgaches ont commencé à pointer du doigt les agissements du chef de l’Etat. Les plus puissants détracteurs du président lui reprochent entre autres, son inertie, ses tâtonnements et son inefficacité politiques. Pour certains parlementaires, les critiques étaient plutôt des cas de violation de la constitution. Pour eux, le président n’a pas respecté de nombreuses clauses, dont la séparation des pouvoirs, les délais de promulgation des lois et l’ingérence dans les affaires de l’Assemblée nationale.