Burundi : Violent accrochage entre la police et un groupe armé rebelle

La police burundaise a neutralisé mercredi à Bujumbura, un groupe armé proche de l’opposition politique, suite à une intervention musclée des forces de l’ordre qui s’est soldée par la mort de plusieurs personnes à quelques heures seulement de l’annonce officielle des résultats des dernières élections législatives et municipales.

Une importante intervention de la police a eu lieu dans le quartier périphérique de Mutakura, situé dans la commune de Cibitoke, l’un des fiefs de la contestation contre la candidature du président sortant Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat lors des élections présidentielles de juillet 2015.

Selon des sources du département de la santé, six personnes, dont un policier, ont perdu la vie suite à ces heurts entre forces de l’ordre et des éléments rebelles armés. Les habitants du quartier rapportent pour leur part, que des échanges de coups de feu ont duré pendant une bonne partie de la journée de mercredi.

Craignant une monté en puissance des contestations anti-pouvoir, les autorités du Burundi ont confirmé que cette initiative était destinée à sécuriser la capitale alors que la publication des résultats des élections législatives est prévue pour bientôt.

Ces affrontements surviennent en effet à moins d’une semaine des résultats des élections législatives et municipales, un scrutin qui a été boycotté par l’opposition et fortement critiqué par la communauté internationale.

Les observateurs estiment que ce genre de manœuvre utilisé par l’entourage du président Pierre Nkurunziza vise à éradiquer toute tentative de contestation alors que le pays a récemment subi de profonds changement au niveau politique. Plusieurs hauts fonctionnaires et hommes politiques de premier rang ont en effet, fui le pays pour ne pas cautionner les ambitions politiques du président sortant Nkurunziza.

L’opération de mercredi, relèvent les observateurs, démontre l’enlisement de la crise politique dans le pays car l’opposition ne désarme pas face aux forces de l’ordre, ce qui a pour effet d’accroitre les tensions entre les deux parties.