Tunisie : Le tourisme asphyxié par la menace terroriste

Après la Grande-Bretagne, c’est au tour du Danemark et de l’Irlande de mettre en garde leurs ressortissants quand aux risques d’attentats terroristes en Tunisie.

De telles mises en garde, infligent un coup dur au secteur du tourisme et de manière générale, à l’économie tunisienne qui était déjà en état de convalescence depuis la révolution du jasmin qui avait entrainé la chute de l’ancien régime Ben Ali.

Quelques heures seulement après l’annonce du ministère des Affaires Etrangères britannique qui a appelé les ressortissants britanniques de quitter la Tunisie, Dublin et Copenhague ont également demandé à leurs ressortissants encore en place en Tunisie à quitter le pays au plus vite.

Ces trois pays européens, qui sont jusqu’à présent, les seuls à prendre une telle décision, estiment qu’une nouvelle attaque terroriste est « hautement probable » en Tunisie, compte tenu des carences au niveau de la sécurité et de la menace grandissante de l’extrémisme religieux.

Pourtant, le gouvernement tunisien a pris le taureau par les cornes en adoptant une série de mesures drastiques après l’attentat terroriste de Sousse qui a couté la vie à 39 personnes il y a un peu plus de deux semaines. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence au niveau national et a renforcé les effectifs des forces de l’ordre particulièrement sur les lieux touristiques.

Le ministre tunisien chargé des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, Kamel Jendoubi a qualifié de regrettables les initiatives des pays occidentaux. De telles mesures, regrette-t-il, risquent de faire couler le secteur touristique du pays, alors que le but escompté est aujourd’hui, de protéger la démocratie naissante en Tunisie.

Face à la vague de départ des touristes étrangers et aux annulations massives de vacances par les tours opérateurs étrangers, le président de la fédération tunisienne des agences de voyages, Mohamed Ali Toumi, sonne l’alarme. Pour lui, le secteur touristique tunisien, qui supporte à hauteur de 7% du PIB l’économie nationale, se doit de trouver une échappatoire dans les plus brefs délais, pour rattraper le manque à gagner.