Burundi: L’opposant Rwasa présent à la première session de l’Assemblée nationale

Le chef de file de l’opposition rwandaise, Agathon Rwasa, a siégé ce lundi 27 juillet à la première session de l’Assemblée nationale, fraichement élue, accompagné de 18 autres députés issus de la coalition des Indépendants de l’Espoir.

Pourtant, il y a trois jours, Rwasa avait rejeté les résultats du scrutin présidentiel ayant reconduit le président sortant, Pierre Nkurunziza à la tête du pays pour un troisième mandat, et s’était retiré auparavant des législatives.

Rwasa a justifié sa présence au Parlement par la nécessité de «se rendre à l’évidence». «Le forcing de Nkurunziza a bien réussi», a-t-il déclaré, refusant d’«abandonner à leur sort tous ces gens qui ont voté pour nous».

Mais l’opposition, surprise par l’acte de son chef de file, reste sous le choc et parle de trahison. Charles Nditijé, de l’Uprona, dit ne pas comprendre la logique politique qui a guidé son allié de s’asseoir aux côtés de leurs adversaires politiques.

Le chef du parti Uprona, a choisi, pour sa part, de rester sur la ligne choisie par l’opposition qui a boycotté les scrutins et refusé de reconnaitre la réélection du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, qui, soutient-elle, est en violation avec la Constitution et l’accord de paix d’Arusha. Nditijé a donc boycotté l’Assemblée nationale avec ses 10 partisans élus députés.

Pour Nditijé, la participation de Rwasa à l’Assemblée nationale n’apportera aucun changement dans la mesure où il ne dispose «même pas de la minorité de blocage pour le vote des lois». Le pouvoir aura donc toujours les mains libres pour agir à sa guise, d’après lui, et Rwasa pourra être chassé «à la moindre altercation avec le pouvoir».

D’après le n°1 de l’opposition, il était nécessaire de «jouer le jeu» afin d’aider le pays à sortir de la crise. «Tant que les négociations n’ont pas encore abouti, autant jouer le jeu et je crois que tout sera fixé par l’aboutissement du dialogue entre les parties», a fait remarquer Rwasa.

Qu’à cela ne tienne, l’idée d’une première rupture est déjà évoquée au sein de l’opposition, entre le chef de file et les autres partis qui se déclarent résolus à continuer leur bataille contre le pouvoir Nkurunziza.