Le parlement zimbabwéen revient sur l’arrêt autorisant le licenciement

Au Zimbabwe, après un arrêt prononcé en juillet dernier, par la Cour Suprême autorisant les employeurs à licencier des salariés avec un préavis de trois mois, le phénomène de licenciements a battu le record ces derniers temps au sein des entreprises aussi bien publiques que privées.

Devant cette situation, le gouvernement a fini par reposer la question sur la table de l’Assemblée nationale (Parlement) en demandant que soit votée une loi interdisant les licenciements massifs et abusifs.

Le gouvernement demande l’inclusion de certaines dispositions comme un «accord mutuel écrit avec l’employé» avant que l’employeur ne mette fin au contrat, ainsi que l’avis préalable d’un organisme gouvernemental qui devrait statuer sur la légitimité du licenciement sollicité.

Le Parlement vient de voter cette loi qui doit d’abord passer par le Sénat ce jeudi pour être validée, avant d’être promulguée par le président Robert Mugabe.

Les entreprises qui se sont livrées au limogeage de certains de leurs employés évoquent, dans l’ensemble, l’allègement de leur masse salariale. C’est le cas de la radio-télévision nationale, Zimbabwe Broadcasting Corporation (ZBC), qui a licencié près de 300 employés la semaine dernière.

Son directeur, Fidelis Munyoro, expliquait, le 13 août dernier, que « La ZBC a décidé de dégraisser au sein de ses secteurs qui fonctionnent le moins bien, afin de rendre les activités du groupe plus rentables». Selon des témoignages relayés par la presse locale, les employés qui avaient reçu un préavis de trois mois étaient contraints de quitter immédiatement l’entreprise, avec la promesse qu’ils recevront trois mois de salaire en guise de compensation.

Les syndicats affirment qu’au moins 18.000 emplois ont été supprimés depuis la promulgation de l’arrêt sur le licenciement. Une manifestation pour protester contre ces suppressions de postes était prévue la semaine passée, mais elle a été empêchée par la police.

Cette fois-ci, les autorités ont elles-mêmes saisi l’opportunité d’intervenir pour stopper ces suppressions d’emplois abusifs.