Burkina Faso : Boni Yayi nommé médiateur des élections

president-boniLe président du Bénin, Thomas Boni Yayi, a été désigné médiateur des élections présidentielles et législatives au Burkina Faso du 11 octobre prochain, par la CEDEAO, une mission de facilitation qui se justifie par le contexte difficile dans lequel les élections se préparent, toutes les forces du pays n’étant pas d’accord sur le code électoral.

Selon le ministre béninois des affaires étrangères, il sera question de «faire en sorte que toutes les parties impliquées dans le processus électoral puissent se mettre d’accord pour que ces élections soient libres, transparentes et démocratiques et que les résultats qui en sortiront ne souffrent d’aucune contestation».

Boni Yayi aura bien du pain sur la planche surtout avec la question récurrente de l’exclusion des proches de l’ex-président Blaise Compaoré de la course à la présidentielle. En avril dernier, les députés du Parlement intérimaire avaient voté une loi excluant tous ceux qui avaient soutenu le projet de modification de la Constitution devant permettre à Compaoré de  briguer un nouveau mandat. L’ex-président Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir, fin octobre, par la rue en colère, après 27 ans au pouvoir.

Mais la Cour de justice de la CEDEAO, saisie par l’ex-majorité burkinabè, avait demandé au Burkina de lever les obstacles qui empêchent les membres de l’ancienne majorité visés de se présenter aux prochains scrutins, jugeant le nouveau code électoral burkinabè en violation avec la législation internationale.

Alors que l’Etat burkinabè avait informé avoir pris acte de la décision de la CEDEAO, le Conseil constitutionnel (CC) a annoncé récemment avoir exclu des législatives les candidats proches de l’ex-président. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancien parti au pourvoir, a menacé de boycotter le scrutin et d’appeler ses partisans à «entreprendre toute action entrant dans le sens de la désobéissance civile».

Bien plus, l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), venait de demander au CC l’annulation de la candidature de quatre proches de Compaoré, ayant soutenu le projet de modification de la Constitution.