Burkina : La communauté internationale exige la libération du président et du premier ministre

La confusion continue de régner au Burkina Faso, où le président de transition, Michel Kafando et son Premier ministre, Isaac Zida, ainsi que plusieurs ministres sont retenus en otges, depuis ce mercredi, dans le palais présidentiel de Ouagadougou, par des hommes armés du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

L’Union africaine, la Cédéao et les Nations unies ont condamné l’action du RSP et exigé, le jour même, dans un communiqué commun, la libération immédiate des personnalités prises en otages, afin d’éviter d’entraver le bon déroulement de la transition dans le pays.

Consternées, les trois organisations qui assurent la présidence conjointe du Groupe International de Soutien et d’Accompagnement pour la Transition au Burkina-Faso (GISAT-BF), ont qualifié cette action de «violation flagrante de la Constitution et de la Charte de Transition».

Elles ont ainsi menacé les auteurs de cette détention en les avertissant qu’ils «répondront de leurs actes et seront tenus responsables de toute atteinte à l’intégrité physique» des personnalités qu’ils détiennent. Le GISAT-BF a réaffirmé son soutien à la Transition à laquelle, selon lui, toutes les forces armées devraient se soumettre.

Sur place, au Burkina, l’indignation est clairement affichée par la classe politique et la société civile, exceptés, bien entendu, les partisans de l’ex-président déchu, Blaise Compaoré, qui avait façonné le RSP.

«Une tentative de coup d’état et de confiscation du pouvoir ne passeront pas aux yeux du peuple burkinabè ou aux yeux du Conseil national de la transition», a martelé un député à travers la presse.

Par ailleurs, des manifestants commencent déjà à se rassembler sur la place de la Révolution, lieu qui a abrité des manifestations ayant entraîné la chute du régime Compaoré, il y a bientôt une année.

«Le peuple est obligé de se lever contre cette énième tentative de le prendre en otage, pour mettre fin et régler définitivement cette question (du RSP)», a affirmé Guy Hervé Kam du Balai citoyen.

De son côté, l’Union d’action syndicale (UAS) a appelé les travailleurs de tous les secteurs, public et privé, à observer une grève générale, au niveau national, à compter du mercredi 16 septembre jusqu’à nouvel ordre, pour faire pression sur le RSP.