La RDC conteste le rapport de l’ONU sur les droits de l’homme

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a vivement contesté les accusations par l’ONU, des autorités politiques et judiciaires congolaises de graves violations des droits de l’Homme.

Pour les autorités congolaises, le rapport que l’ONU a publié mardi 1er décembre, manque de précisions et d’objectivité. «Ce rapport est contradictoire, manque d’objectivité, de précision », a affirmé le vice-ministre congolais de la Justice, Mboso Kodia dénonçant la « mauvaise foi » et les « débordements qui caractérisent ce rapport».

Le rapport de l’ONU portant sur les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales commises entre le 1er janvier et le 30 septembre en RDC, a révélé 143 violations documentées par le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme (BCNUDH). Sur les 143 violations, 68 sont imputées à la police, 42 à divers autorités de l’Etat (gouverneurs, maires, magistrats …), 24 à l’Agence nationale de renseignement et 9 à l’armée congolaise.

Le BCNUDH a également fait état de cas d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations et détentions arbitraires, de menaces et d’intimidation.

Le vice-ministre de la justice aurait demandé au BCNUDH plus de précisions sur les violations énumérées. «Nous avons demandé au bureau conjoint de nous fournir toutes les précisions nécessaires des cas de violations (l’adresse, les identités, le lieu)», importantes pour mener des enquêtes, a-t-il indiqué.

De son côté, le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, a accusé le BCNUDH de se faire «l’avocat de l’opposition politique, des acteurs des médias et de la société civile qu’il présente en victimes ». Il a regretté que ce rapport soit publié à un moment crucial où le chef de l’Etat, Joseph Kabila, milite pour l’ouverture d’un dialogue national afin d’assurer le déroulement des élections dans un climat paisible.

Thambwe Mwamba n’exclut pas quelques dérapages dans l’exécution des tâches des services de l’ordre, mais rassure que le gouvernement lutte contre l’impunité. D’après ses informations, sur 26.000 détenus incarcérés dans le pays, 3.000 seraient des militaires et 1.500 des policiers.