Une tentative de coup d’Etat déjouée au Niger

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a annoncé jeudi, à la télévision nationale qu’une tentative de coup d’Etat a été déjouée dans le pays et que les principaux auteurs de cette mésaventure auraient tous été identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul qui serait en fuite.

«Le gouvernement vient de déjouer une tentative malheureuse de déstabilisation des institutions», a déclaré le chef de l’Etat dans son message à la nation, à la veille des cérémonies de l’indépendance. Selon les explications du chef de l’Etat, les présumés putschistes «envisageaient d’utiliser la puissance de feu des moyens aériens» pour renverser les autorités au pouvoir.

Parmi les personnes déjà arrêtées figureraient le général d’aviation Souleymane Salou, un ancien chef d’état-major des armées, le lieutenant-colonel Idi Abdou Dan Haoua, commandant de la Base aérienne de Niamey ou encore le Commandant Naré Maidoka, chef du 1er Bataillon d’Artillerie de Tillabéri (ouest du pays). L’enquête poursuit son cours pour identifier d’autres acteurs éventuels de ce putsch manqué.

Abordant la question de l’élection présidentielle prévue pour le 21 février prochain, le chef de l’Etat a accusé les auteurs de la tentative du putsch de «substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain». «Alors que toutes les institutions, qui en ont la charge préparent activement les élections afin que le peuple nigérien puisse faire son arbitrage dans la transparence, une poignée d’individus qui ont la tête dans les années 1960 ont décidé de substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain», a-t-il affirmé.

Issoufou, élu en 2011, avait également fait part à la nation, la même année, d’un putsch déjoué qui visait le renversement de son régime. Il est candidat à sa propre succession pour un second mandat et il serait le grand favori de ce scrutin.

Mais ses opposants l’accusent de plusieurs manigances dans le processus électoral ayant pour objectif de garantir sa réélection. Un des poids lourds de l’opposition, Hama Amadou, candidat à la présidentielle, a été arrêté et emprisonné le 14 novembre dernier, à son retour au Niger, après un exil d’une année en France. Il est accusé dans le cadre de l’affaire de trafic international de bébés.