Maroc : gel des contacts avec l’UE après un malentendu sur les régions sahariennes du royaume

Les autorités marocaines ont annoncé jeudi leur décision de suspendre tout contact avec les institutions de l’Union Européenne, en réaction à l’annulation par la Cour de Justice de l’UE (CJUE) d’un accord commercial sur les échanges agricoles entre le Maroc et l’UE.
Ce gel officiel des relations de Rabat avec Bruxelles intervient dans un contexte international particulièrement délicat pour l’Europe. Le vieux continent fait en effet face à des menaces sécuritaires de plus en plus inquiétantes. Un contexte trouble où le terrorisme fait craindre le pire pour les populations européennes. Or, le Maroc qui reste un allié privilégié de l’UE à ce niveau, fournit des renseignements stratégiques pour les pays européens dans la lutte contre le terrorisme.
Le dernier exemple en date remonte à novembre dernier, lorsque les services de renseignement marocains avaient orienté les autorités françaises dans leur traque contre les auteurs de l’attentat terroriste de Paris. Le royaume chérifien avait en effet fourni avec exactitude l’adresse de la planque où s’étaient réfugiés certains terroristes qui avaient été mêlés de près aux attentats du Bataclan.
En coupant ses relations avec l’UE, le Maroc entend ainsi faire entendre sa voix suite à l’annulation par la CJUE d’un accord agricole signé en 2012. Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane a d’ailleurs reçu jeudi à Rabat l’ambassadeur de l’UE au Maroc afin de lui faire signifier que le Royaume avait désormais « coupé officiellement tout contact avec les institutions européennes ». Ceci, en attendant d’avoir des explications sur la suite de l’appel interjeté par le Conseil de l’Union Européenne suite au blocage de l’accord agricole par la CJUE.
Pressentant les difficultés qu’allait engendrer une telle décision, plusieurs pays européens dont notamment la France avaient vivement critiqué la suspension de cet accord commercial avec le Maroc. C’est d’ailleurs à l’initiative de ces derniers que le recours en appel a été décidé quelques jours seulement après le blocage par la CJUE de l’accord agricole avec le Maroc.