Ethiopie- Erythrée: de nouvelles tensions à la frontière ravivent les souvenirs d’une guerre oubliée

Après plus de deux années de conflit armé entre l’Érythrée et son voisin du Sud l’Éthiopie, les deux pays s’étaient engagés à un cessez-le-feu sur le long terme, un statu quo qui perdure depuis maintenant plus de 15 ans mais qui a néanmoins connu certains rebondissements ces derniers mois ce qui fait planer les craintes d’une reprise des combats entre les deux belligérants.

Dans un communiqué publié lundi, le ministère érythréen de l’Information a annoncé que le pays avait subi une attaque de la part de l’Éthiopie sur le front de Tsorona. Une accusation qui a été rapidement démentie par l’Éthiopie. D’après le gouvernement éthiopien, Addis-Abeba n’a pas eu vent de cette agression.

Aucune autre précision sur cet incident n’a par ailleurs été fournie par les autorités d’Asmara, ce qui laisse corroborer la thèse d’une potentielle agression fictive que l’Érythrée voudrait mettre sur le compte de son adversaire du Sud.

Au niveau du gouvernement éthiopien, le mutisme est également de rigueur. En effet, après l’annonce officielle faite lundi, aucune nouvelle information n’est venue compléter le communiqué fait par le porte-parole du gouvernement Getachew Redda.

Pour les observateurs, cet incident pourrait effectivement avoir échappé aux autorités d’Addis-Abeba s’il avait eu lieu réellement. Les troupes positionnées de chaque côté des frontières sont constamment sur le qui-vive.

Des coups de feu ou des échanges armés entre les deux camps auraient donc pu se produire, ce qui a alerté les autorités érythréennes moins puissantes militairement que leurs homologues éthiopiennes.

Ce genre d’incident n’est d’ailleurs pas rare, les deux voisins s’accusent mutuellement depuis longtemps d’attaques et de soutiens à des rebelles dans chaque pays.

En février dernier, l’Éthiopie avait ainsi accusé son voisin du Nord d’être derrière des manifestations anti-gouvernementales qui avaient été violemment réprimées par Addis-Abeba. Des tensions qui risquent de dégénérer en une reprise de conflit, comme celui qui avait éclaté entre les deux pays entre 1998 et 2000.