Le Nigeria dévalue le naira face au dollar

Le Nigeria a décidé, la semaine dernière, de procéder à la dévaluation de sa monnaie le Naira par rapport au Dollar américain, avec un taux de change «dicté par le marché», mesure qui est entrée en vigueur ce lundi 20 juin.

Suite au manque de devises étrangères ayant entraîné ces derniers temps la chute de la monnaie locale au marché noir et après quelques tergiversations, la Banque centrale du Nigeria (CBN) s’est finalement courbée devant la solution de laisser flotter la devise nigériane.

Depuis mars 2015, le Nigeria avait écarté cette possibilité, craignant qu’une dévaluation puisse «tuer» le naira et avait maintenu le taux de change officiel à 197-199 nairas pour 1 dollar.

Sans surprise, les effets de la dépréciation de la monnaie sont déjà là. Lundi matin, le naira a plongé de près de 30% face au dollar, se convertissant à 262.50 pour un dollar, contre 197-199 la semaine passée.

Les milieux d’affaires étrangers auraient accueilli la nouvelle concernant l’autorisation de la dévaluation du naira avec satisfaction, considérant qu’elle relancerait l’activité économique du pays, grâce notamment au retour des investissements étrangers, précieux pour le pays.

Plusieurs analystes étaient déjà d’avis que les autorités nigérianes, avec en-tête le président Muhammadu Buhari, allaient céder face à la pression sur la nécessité de dévaluer la monnaie nationale pour mieux refléter son niveau réel. En effet, le taux de 197 nairas pour un dollar, qui était en vigueur jusqu’à ce dimanche, était considéré comme surévaluée par ces analystes.

Avec le début, ce lundi, de la fixation quotidienne du cours du naira, la population devrait s’attendre à voir grimper davantage les prix des produits importés, du moins jusqu’à ce que l’offre et la demande sur le marché des changes atteignent un point d’équilibre.

Le Nigeria, qui dépend largement des exportations de brut, connaît d’importantes difficultés économiques depuis que les cours mondiaux du pétrole ont chuté. Le pétrole compte pour environ 70% des revenus de l’Etat et 90% des réserves de devises étrangères de la première économie d’Afrique.