Madagascar/Attentat: Le régime pointe du doigt l’opposition

Au lendemain de l’attentat qui a été perpétré dans un stade à Antanarivo et qui a fait deux morts et plus de 90 des blessés, la classe politique malgache est en ébullition et se renvoie la responsabilité.

Sans qu’il y ait encore des éléments pour étayer l’origine de cette attaque, le chef de l’Etat malgache jette son regard du côté de l’opposition qui chercherait à déstabiliser son régime.

«Une divergence de point de vue peut exister entre nous. Mais les actes de déstabilisation sont inadmissibles. Si le dirigeant ne vous convient pas (…) on ne peut pas tuer comme ça la population», a-t-il dit, dans une déclaration diffusée par la télévision nationale. Le président a appelé la population au calme et à ne pas «répondre à la violence par la violence».

Le président du Sénat, Honoré Rakotomanana n’épargne pas, lui non plus, le camps adverse, en appelant au jeu démocratique et non à la violence. «La paix se construit ensemble. Il se peut que ce soit l’opposition. Mais si jamais c’est l’opposition qui a fait ça, il faut une alternance démocratique, non pas une alternance par la violence ! C’est l’opposition démocratique qui veut des problèmes.»

En revanche, le président de l’Assemblée Nationale a fait preuve de prudence, mettant l’accent sur le contexte international caractérisé par le terrorisme et exhorte au renforcement de la sécurité nationale. «Toutes proportions gardées, ce qui se passe ailleurs peut aussi se passer chez nous. Et donc, plus qu’auparavant, on devrait prendre d’autres dispositions pour renforcer les dispositifs qui sont mis en place sur le territoire de Madagascar».

L’opposition se défend. «C’est trop facile d’accuser l’opposition», a réagi lundi  le député Guy Rivo Randroanarisoa, partisan de l’ex-président Marc Ravalomanana. L’ancien premier ministre, Omer Beriziky, autre opposant au régime actuel, rejette le soupçon qu’on fait peser sur l’opposition. «Je ne suis pas convaincu que ce soit la divergence de point de vue qui pousse des gens à commettre une telle atrocité», a-t-il assuré.

Rappelons que l’attentat s’est produit dimanche au stade d’Antananarivo au cours d’un concert organisé à l’occasion de la célébration de la fête nationale de l’indépendance. Deux adolescents de 16 et 18 ans sont décédés et 90 autres personnes ont été blessées dans cet incident.