L’UA invite les Gabonais au respect des procédures légales et constitutionnelles

L’Union africaine (UA) a invité la majorité et l’opposition au Gabon, dans leur recherche de solutions aux tensions postélectorales, de «privilégier le dialogue et la concertation dans le strict respect des procédures légales et constitutionnelles» en vigueur dans le pays. 

«Le Président en exercice de l’Union (…) a appelé toutes les parties prenantes gabonaises à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier le dialogue et la concertation dans le strict respect des procédures légales et constitutionnelles».

Ce qui sous-entend aussi l’appel à l’opposition de recourir à la voie légale, notamment à la Cour constitutionnelle, pour contester les résultats de la présidentielle du 27 août dernier.

Depuis la réélection contestée du président sortant, Ali Bongo, son principal adversaire, l’opposant Jean Ping, exige que les résultats du scrutin soient affichés bureau de vote par bureau de vote, une procédure que ne prévoit pas la Constitution du pays et que le régime au pouvoir refuse d’exécuter.

Dans sa démarche, l’UA rejoint l’ONU qui a également exhorté les parties en conflit à résoudre leurs différends conformément à la loi. Ce qui n’est pas le cas de la France qui, sous-couvert de l’Union européenne, s’est rangée dans le camp de Jean Ping. La France demande aussi que les résultats soient communiqués pour chaque bureau de vote.

En Côte d’Ivoire, les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, n’ont pas manqué de se demander pourquoi la France exige, aujourd’hui, le recomptage des voix, alors qu’en 2010, lors des élections ivoiriennes, elle s’était catégoriquement opposée à la même demande formulée alors par leur héros.

Dans son communiqué, le président de l’UA a appelé également Bongo et Ping à recourir aux «instruments pertinents» de son institution, «pour trouver une solution à la crise née du contentieux électoral».  Il a informé qu’une délégation de haut niveau de l’UA, composée, entre autres, de Chefs d’Etat africains est disposée à se rendre à Libreville.

Certains observateurs estiment que le communiqué de l’UA est un désaveu cinglant de la démarche de Ping. D’aucuns observent de près les prochains actes du leader de l’opposition.