Somalie : Des frappes aériennes américaines tuent vingt-deux soldats par erreur

Des frappes aériennes américaines ont tué, par erreur, au moins 22 soldats somaliens et blessé 16 autres, ce mercredi 28 septembre, près de la ville de Galkayo situé au centre de la Somalie.

«Cette attaque a eu lieu sur notre base militaire, à 30 kilomètres à l’est de cette ville, et elle a tué 22 soldats, en a blessé 16 autres et a détruit des véhicules de l’armée», a indiqué le ministre de la Sécurité de l’Etat de Galmudug, Osman Issa. Il a regretté que ces frappes aériennes n’aient touché que les forces de l’Etat, et aucun militant du groupe islamiste Al-Shebab qui pourtant est visé par les frappes américaines.

Le ministre estime que ce sont les forces de sécurité de la région de Puntland qui ont donné des «mauvaises informations» aux États-Unis. «Le Puntland a menti aux Etats-Unis et nos forces ont été bombardées», a déclaré Issa à Reuters, précisant que Puntland a réclamé cette frappe aérienne en indiquant à l’armée américaine que les soldats visés étaient des combattants islamistes d’Al-Shebab.

Osman Issa a appelé Washington à s’expliquer sur cet incident meurtrier. Du côté du ministère américain de la Défense, l’on a affirmé que Washington a mené cette frappe aérienne pour se défendre contre des miliciens islamistes d’Al-Shebab. «La frappe a été demandée lorsque des soldats somaliens ont été visés par des combattants», a indiqué un responsable à la Défense américaine.

Un policier de la région du Puntland a déclaré, pour sa part, que plus d’une dizaine de combattants de la milice d’Al-Shabab ont été tués dans l’attaque. Pourtant, un porte-parole d’Al-Shebab aurait indiqué qu’aucun combattant du groupe ne se trouvait dans la région où l’incident s’est produit.

Qu’à cela ne tienne, cet incident a provoqué des manifestations dans les rues contre les forces américaines. Ils étaient des dizaines de Somaliens en colère en train de scander des slogans anti-américains. Les manifestants ont aussi accusé l’Etat de Puntland d’avoir donné aux forces spéciales américaines de fausses informations ayant conduit au massacre des soldats somaliens.

Notons que les Etats-Unis maintiennent une force limitée d’une cinquantaine de soldats en Somalie. Sa mission consiste, principalement, à fournir conseils et assistance à la Somalie et aux troupes de l’AMISOM qui combattent le groupe armé Al-Shebab.