Des ONG s’insurgent contre la coupure du signal de deux radios étrangères en RDC

Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en danger (JED) ont dénoncé,  dans un communiqué commun publié lundi 7 novembre, le brouillage de Radio Okapi (radio onusienne) et de RFI, intervenu en République démocratique du Congo (RDC) depuis la fin de la semaine passée.

«Dans le contexte politique fragile de la RDC, ce type de censure peut profondément affecter l’ordre social, en plus d’enfreindre les droits des citoyens congolais», a indiqué Clea Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Elle a exhorté les autorités du pays à rétablir le signal le plus rapidement possible et à cesser ces atteintes à la liberté de l’information.

Les deux organisations regrettent que les signaux des deux médias les plus suivis en RDC soient coupés «sans aucune explication préalable». Dans leur communiqué, elles affirment s’être adressées au ministre congolais de la communication, Lambert Mendé, qui leur a déclaré que «RFI était devenue la caisse de résonance et l’attaché de presse des organisateurs du meeting de l’opposition».

Comme par coïncide, plusieurs observateurs font remarquer que la diffusion de RFI est souvent interrompue les jours de manifestation de l’opposition contre le régime au pouvoir. Cette fois-ci, le meeting de l’opposition, qui avait pour objectif de rappeler à Kabila que son deuxième mandat prend fin le 20 décembre prochain, devrait avoir lieu le samedi 5 novembre, au lendemain de la coupure du signal du RFI.

Une ONG locale, La Voix des sans-voix, a affirmé que la mesure du gouvernement traduit sa volonté «de priver coûte que coûte la population de son droit à l’information en la maintenant dans l’obscurantisme, l’ignorance en ce qui concerne la gestion de la chose publique.»

Plus que des ONG de défense de la liberté de presse, d’autres voix se sont fait entendre, dénonçant la démarche du gouvernement congolais. La secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a déclaré lundi 7 novembre à l’AFP, que cette situation «n’est pas acceptable». «Ce n’est pas en brouillant les ondes de certaines radios qu’on peut arriver à s’assurer d’un climat apaisé», a-t-elle souligné.

 Les Etats-Unis et la France ont, eux aussi, fait part de leur préoccupation sur le même sujet.