Le Parlement burkinabè décide de rendre les tablettes offertes par la société Huawei

L’Assemblée nationale du Burkina Faso a décidé de restituer au gouvernement les 130 tablettes offertes par la société chinoise Huawei, suite à la polémique suscitée par ce don, selon un communiqué officiel.

«Face à l’incompréhension d’une partie de la population et surtout de l’exploitation malsaine qui en est faite, l’Assemblée nationale, réunie en séance plénière le lundi 5 décembre 2016 sur proposition de son Président, a décidé de restituer les tablettes au Gouvernement», précise le communiqué.

Le Parlement a été accusé de corruption en acceptant le don de Huawei, estimé à 65 millions de FCFA (près de 100.000 euros), car contraire à l’esprit de la loi anticorruption. Le don a été fait en novembre dernier, par l’entremise du ministère du développement de l’économie numérique et des postes, alors que le groupe chinois venait de décrocher un important marché public de 5 milliards FCFA environ.

La polémique a pris un cran ce week-end, particulièrement sur les réseaux sociaux, suite à la déclaration du président de l’assemblée nationale, Salifou Diallo. «Nous avons reçu les tablettes de la ministre du Développement de l’Economie numérique et des Postes. On n’a pas lu la marque sur les cartons. On se fout de la provenance, point barre!», a-t-il lancé.

«En tant que Représentation nationale, l’Assemblée se doit être toujours à l’écoute des populations même des opinions minoritaires. Tout en saluant l’intérêt manifeste des citoyens et citoyennes pour la vie de l’institution, l’Assemblée nationale regrette néanmoins cette polémique excessive autour des tablettes», poursuit le communiqué.

Le Parlement a tenu aussi à faire comprendre qu’«aucune disposition législative ou réglementaire n’interdit à l’Assemblée de recevoir un appui institutionnel de quelque nature que ce soit du Gouvernement.»

Le marché décroché par Huawei, il y a quelques mois, suite à un appel d’offre, concerne la construction de la fibre optique devant relier Ouagadougou à la frontière du Ghana.
Un mouvement de la société civile, Le Balai citoyen, exige, en plus de la restitution des tablettes, l’ouverture d’une enquête pour situer les conditions d’acquisition du marché de la fibre optique à la société Huawei, et d’une enquête sur cette affaire de dons de tablettes.